Après la proclamation des résultats du concours direct de recrutement à la fonction publique, le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré à bien voulu nous accorder une interview hier lundi dans son département. Interview au cours de laquelle, il écarte toute possibilité de fraude. Il soutient que l'ensemble des processus du concours se sont déroulés dans la stricte transparence et que ce sont les meilleurs des meilleurs qui ont été retenus.
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![Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique ...](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/02/Mamadou-Namory.jpg)
Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique ...[/caption]
L'
Indépendant : Mr le ministre, pensez-vous que le concours a été fait dans la plus grande transparence ?
Mamadou Namory Traoré : Effectivement, lors de la 1ère interview de la semaine que j'ai accordée à l'ORTM, j'ai pris l'engagement de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que les prochains concours d'entrée à la fonction publique soient faits dans la stricte transparence. Au vu de ce qui s'est passé entre décembre et maintenant, j'estime que ce résultat est atteint. Les concours ont été organisés. Il y a un directoire du Centre national des concours de la fonction publique qui a été complètement responsable de l'ensemble du processus qui a consisté à publier les emplois vacants, à recenser les candidatures, établir les listes de candidatures pour les différents postes, organiser les épreuves.
Les épreuves à mon sens se sont bien déroulées. Ensuite, il y a eu les corrections. Les correcteurs ont été fournis par le département de l'Education et les départements techniques pour les épreuves techniques. A la suite de ça, les relevés de notes ont été faits puisque les relevés ont été faits manuellement et par informatique. On a confronté les deux résultats. Et, chaque fois qu'il y avait des divergences, on allait directement à la copie pour vérifier s'ils s'étaient trompés. Ensuite, quand la liste des admissibles a été établie, il fallait vérifier l'authenticité des attestations de diplômes. C'est après tout ça que les résultats ont été proclamés le vendredi dernier. Ça a pris du temps et les gens avaient déjà commencé à parler que ça cache quoi cette lenteur dans la proclamation des résultats ? C'est parce qu'il y avait 58.000 candidats.
Il fallait corriger 58.000 x 2 copies puisqu'il y avait des épreuves de culture générale et techniques. Il fallait faire tout le travail de vérification avant de proclamer les résultats.
Tout ça a été fait de façon transparente avec le concours des Directions des ressources humaines de l'ensemble des départements ministériels et les associations des jeunes qui étaient là en permanence ont suivi tous les processus et qui m'ont dit le vendredi dernier (jour de la proclamation des résultats) : "
Mr le ministre tout est déroulé dans la stricte transparence ". Et, moi je suis heureux que ça se passe comme ça.
Pensez-vous que les 194 postes vacants vont être un handicap pour l'administration ?
Non ! L'administration avait demandé 3400 postes au total. Au démarrage du processus, on a demandé aux départements d'exprimer leurs besoins.Il y a des besoins, mais aussi il y a des moyens.
C'est pourquoi on s'est tourné vers le ministre de l'Economie et des Finances qui a consenti un effort exceptionnel cette année compte tenu de la situation du pays. Chaque année, c'était 500 millions de fcfa qu'on accordait pour l'organisation des concours. Cette année, on est allé à 800 millions de Fcfa. Donc, les 800 millions convertis en postes c'est ça qui donne 1 512. Mais dans l'annonce de la vacance des postes, on a bien précisé qu'il faullait avoir 10 de moyenne pour être déclaré admissible. Malheureusement, il y a des postes pour lesquels il n'y a pas eu de gens qui ont eu 10 de moyenne. Une fois que les règles de jeu sont fixées on ne peut pas les changer en cours de route. C'est ce qui fait que les 194 postes n'ont pas été pourvus. Il y a ça, mais aussi, il ya des postes qui ont été ouverts mais sur le marché il n'y a pas de détenteurs des diplômes concernant ces spécialités. C'est la faute à qui ? je n'en sais rien. Ce sont les départements ministériels qui ont besoin d'agents de cette catégorie pour ce profil. Mais, ils n'ont pas vérifié que ces profils n'existent pas sur le marché. Ces postes vacants restent vacants. Ça veut dire qu'au prochain concours, ils seront mis sur le marché c'est-à-dire, ils seront parmi les postes qu'on va retenir encore. Mais, encore une fois on ne peut pas remplir d'un coup les postes vacants de l'administration. On le fait en fonction des moyens de l'Etat. L'Etat le fait progressivement.
Quelles sont les perspectives pour l'année 2013 ?
Pour l'année 2013, on verra ce sont les mêmes perspectives qui vont se dérouler, c'est-à-dire que l'Etat de toute les façons est obligé de couvrir ses besoins en ressources humaines, mais toujours compte tenu de ses moyens. La fonction publique n'est pas la solution pour l'emploi des jeunes. Il y avait 58.000 candidats pour 1512 postes c'est une goutte d'eau dans l'océan. L'emploi doit se trouver dans le secteur privé. Il faut que l'économie se développe, il faut que les entreprises investissent. C'est en ce moment qu'on pourra résoudre le problème de l'emploi.
Falé COULIBALY