Les fonctionnaires illégaux qui continuent d’émarger au budget d’Etat et les parrains des recrutements frauduleux à la fonction publique, doivent commencer à se faire des soucis, car, selon le ministre de la Fonction publique, Mamadou Namory Traoré, qui était hier face aux députés, les recherches vont continuer pour dénicher les autres irréguliers. Aussi le Vérificateur général fera bientôt un audit de la fonction publique pour situer les responsabilités et la justice sera là pour prendre le relais.
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Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique[/caption]
C’est le député élu à Dioïla, honorable Konimba Sidibé qui adressait au ministre de la Fonction publique, de la Reforme de l’Etat et des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, hier à l’hémicycle, un certain nombre de questions relatives à la récente radiation des 263 agents de la fonction publique.
Les questions orales du député s’intitulaient comme suit : Quelles sont les principales dispositions prévues par la règlementation en vigueur pour le recrutement et l’intégration d’agents dans la fonction publique ? Quels sont les objectifs visés par cette réglementation ? Quelles méthodes et procédures ont-elles été utilisées pour recruter les agents radiés ? Quelles sont les raisons de la radiation de ces agents de la fonction publique ?
Est-il exact que certains des agents radiés sont des enfants de hauts dirigeants de l’Etat ? Si la décision de radiation de ces agents est fondée, les responsables de l’Etat qui ont fait ces recrutements n’ont-ils pas fauté ? Si oui, quelles sanctions encourent-ils ? Avez-vous l’intention de faire appliquer ces sanctions ?
A ces différentes questions, le ministre a donné des éclaircissements aux honorables députés. Il a d’abord rappelé les différentes lois qui régissent l’intégration à la fonction publique. Des lois qui ont d’ailleurs été votées par les députés eux-mêmes. Pour le ministre Mamadou Namory Traoré, on ne peut intégrer la fonction publique que par voie de concours et les 263 agents y sont rentrés en violation flagrante des lois de la République.
Or, a insisté le ministre, dans une République tous les citoyens sont égaux devant la loi. A en croire le ministre de la Fonction publique, les 263 agents n’ont pas été radiés, mais c’est une annulation des actes illégaux. Tous les responsables des institutions ont reçu la liste avant publication.
Il n’y a pas de chasse aux sourcières, rassure Mamadou Namory Traoré, avant d’ajouter que le Vérificateur général a été commis pour faire la lumière sur cette affaire afin de situer les responsabilités. Il fera un audit de tous les recrutements de la fonction publique, prévient le ministre.
Pour Mamadou Namory Traoré, la sanction administrative lui revient, mais le reste dépendra de la justice. "Les recherches continuent et si demain les mêmes irrégularités sont constatées, il y aura les mêmes sanctions. Il faut éliminer dans tous les corps de l’Etat le népotisme, il faut arrêter cette dégradation de la fonction publique".
Le cas Ndèye Sissoko de l’ORTM
Qu’en est-il du cas des faux diplômes ? Pour le ministre, les détenteurs des faux diplômes ont vu leur intégration annulée par la fonction publique et celle des collectivités locales. Sur les 2000 agents de faux diplômes, 700 concernaient la fonction publique de l’Etat et les autres la fonction publique des collectivités locales, laquelle a aussi procédé à l’annulation de ses 1300 agents dans la discrétion, loin de la presse. Et le ministre de rassurer que ces faux diplômes ne seront plus intégrés dans aucune des fonctions publiques.
S’agissant du cas spécifique de la présentatrice vedette du journal télé, Ndèye Sissoko, laquelle a même envoyé un texto au député interpellateur en pleine séance, le ministre Mamadou Namory Traoré a répondu qu’il a reçu Ndèye à deux reprises. Il lui a démontré les irrégularités de son intégration à la fonction publique de l’Etat.
D’abord son immatriculation date de 2012 alors que le contrat qu’elle a signé avec l’ORTM est de 2009. Le ministre dit avoir compris que c’est son prédécesseur (Me Abdoul Wahab Berthé, Ndlr) qui a pu l’intégrer frauduleusement dans la fonction publique. Dans tous les cas, a précisé le ministre, Ndèye restera contractuel de l’ORTM, mais pas fonctionnaire si ce n’est par voie de concours. Il a dit l’avoir appelé pour la féliciter quand elle a repris ses activités après le choc.
Rappelons qu’en plus du ministre de la Fonction publique, son homologue de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Moussa Sinko Coulibaly, était aussi à la barre pour donner des réponses au questionnement de l’honorable Mamadou Diarra de la Commune II relatif au foncier.
Abdoulaye Diakité