Le navire des amis et la présidentielle de 2012 : Qui va porter les couleurs du PDES ?

Juin 23, 2011 - 18:30
Juin 23, 2011 - 18:30
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Pourquoi, Hamed Diané Séméga, le président du parti présidentiel et ministre de l'Equipement et des Transport, est-il devenu subitement si aphone qu'on le croirait hors du pays, en exil. Alors qu'il n'en est rien. L'homme est bien au Mali. Lancé le 17 juillet 2010, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) était né - aux dires de tous ceux qui avaient assisté à son baptême -  avec une cuillère dorée dans la bouche. En effet, pas moins de six ministres du gouvernement d'alors étaient membres de son directoire de 128 membres. Même si depuis certains d'entre eux ont été remerciés par ATT, à l'instar de Madame Gakou Salamata Fofana, ancienne ministre en charge du Logement et coordinatrice du PDES dans la région de Kayes, avec comme adjoint…Hamed Diané Séméga. Ce dernier a, d'ailleurs, été déclaré en difficulté dans son fief de Nioro où il n'a jamais réellement pu s'imposer. Les choses ont-elles, entre temps, changé. Difficile de le savoir tant l'homme ressemble plutôt aujourd'hui à un ermite politique qu'à un leader emblématique.

Aujourd'hui, c'est l'absence même du parti des Amis d'ATT dans le débat politique qui semble incompréhensible. A part quelques leaders tels Jeamille Bittar, N'Diaye Ba et Djibril Tall, les autres personnalités membres du Comité directeur du PDES sont comme disparus dans la nature. Où sont-ils et que font-ils, ne cessent de se demander les militants et sympathisants du parti présidentiel. Dont la présidente d'honneur n'est autre que la Première dame au bon cœur Madame Touré Lobbo Traoré. Quelle chance inouïe ! Rien ne justifie donc que le parti paresse, que ce soit seulement quelques têtes qui travaillent et font avancer le parti. 

Rappelons que le congrès constitutif même du parti, annoncé à son lancement comme devant se tenir avant fin 2010, n'est toujours pas convoqué au moment où l'on est presque en fin d'année 2011. Alors que la tenue régulière des instances du parti est une obligation au vu de la Charte des partis politiques que le PDES se doit de respecter à la lettre. A cause principalement de sa qualité de parti présidentiel.

Pourquoi donc tous ces atermoiements comme si le parti présidentiel manquait de leadership, de vision voire d'ambition. C'est vrai que le président du parti, Hamed Diané Séméga, est lui-même frappé d'interdiction de se présenter à la prochaine élection présidentielle - ainsi en a décidé ATT pour tout membre du gouvernement de mission de Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.  Mais le parti n'a-t-il pas un autre candidat pour être son porte-étendard à la présidentielle de 2012 ?

Comment un parti qui  ambitionne, et le clame d'ailleurs, de défendre le bilan d'ATT, maintenant et après la fin de son mandat, peut-il s'asseoir et regarder en spectateur, comme à la télé, l'élection présidentielle qui est un enjeu fondamental pour l'avenir du pays ? Manque d'ambition ou peur de se jeter à l'eau ? Ne sachant si cette eau est profonde voire infestée de requins?

Et pourtant, tôt ou tard, le PDES devra foncer. A défaut de s'effondrer. C'est arrivé le temps pour lui de se décider s'il va à la présidentielle ou s'il n'y va pas. Au cas s'il n'y va pas, il est évident qu'il risque une hémorragie dans ses rangs. Le but d'un parti politique étant la conquête et l'exercice du pouvoir, les cadres et militants du PDES ne comprendraient pas pourquoi leur parti serait absent de cette importante consultation. Jeamille Bittar, le premier vice-président, ou Hamed Sow, le président d'honneur sont de potentiels candidats qui peuvent, l'un comme l'autre, valablement porter les couleurs du parti et se frotter à la dure réalité de la campagne électorale. Et prétendre en toute logique succéder au président ATT au palais de Koulouba en 2012.

En tout cas, il est bien curieux que le PDES fasse le mort-vivant au moment où se décide l'avenir du pays. C'est-à-dire la succession d'ATT, un grand Homme d'Etat, mentor du PDES, et qui souhaite avoir, après lui, des amis politiques pour défendre et pérenniser son bilan. 

                   Mamadou FOFANA,  Depuis Paris

 

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