Le nouveau ministre malien des Affaires étrangères veut «rétablir la confiance»

Août 21, 2012 - 04:31
Août 21, 2012 - 04:31
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[caption id="attachment_86792" align="alignleft" width="310"] Tiéman Coulibaly, ministre malien des Affaires Etrangères.[/caption] Quelles sont les priorités du nouveau gouvernement malien ? Celui-ci compte sept ministres de plus que le précédent. Le nouveau chef de la diplomatie s'appelle Tiéman Coulibaly, il est président de l'UDD, l'Union pour la démocratie et le développement, et vice-président du FDR, le Front pour la démocratie et la République, la coalition qui s'était opposée au coup d'Etat du 22 mars dernier et qui avait également réclamé le départ du Premier ministre actuel. Ce gouvernement consacre-t-il vraiment l'ouverture, ne risque-t-il pas de frustrer certains partis politiques qui s'attendaient à être mieux représentés ? Tiéman Coulibaly répond aux questions de Marie-Pierre Olphand. Vous venez tout juste d’être nommé ministre des Affaires étrangères. Quelle est votre première réaction ? Le Premier ministre m’a fait l’honneur de me proposer le gouvernement d’union nationale et le président de la République a accepté de me nommer à ce poste. Dans le contexte actuel, c’est une lourde tâche. Ma nomination est toute fraîche et, dans les jours à venir, il va falloir rapidement se mettre au travail, dans un cadre collectif, afin de conduire le Mali là où tous les Maliens souhaitent qu’il aille, ainsi que la communauté internationale. Quelle doit être la priorité de ce gouvernement et de votre ministère des Affaires étrangères ? La priorité de ce gouvernement sera de rétablir la confiance entre les acteurs politiques sur le plan interne et rétablir aussi la confiance entre le Mali et tout l’environnement international. Les problèmes que nous devons régler, qui sont ceux qui sont véritablement prioritaires au nord du Mali, requièrent un effort d’ensemble, un effort des autorités maliennes, des forces armées et de sécurité du Mali, appuyé en cela par la communauté internationale. Il va de soi que le ministère pour lequel j’ai été nommé aura un grand rôle à jouer dans ce contexte là. La priorité, c’est la reconquête, c’est la libération du Nord des forces d’obscurantisme qui l’occupent actuellement. Former ce gouvernement d’union nationale a demandé du temps. Les arbitrages ont, semble-t-il, été difficiles. Est-ce que pour vous, on a là réellement un gouvernement d’union nationale ? Nous vous laissons apprécier, mais je pense que c’est un gouvernement d’union nationale parce que en tout cas, l’essentiel des sensibilités politiques est représenté dans ce gouvernement, selon ma lecture. De nombreux ministres de l’ancienne équipe sont reconduits. Est-ce que le grand gagnant, ce n’est pas le Premier ministre Cheick Modibo Diarra ? Je ne crois qu’il y ait de gagnant ou de perdant dans cette affaire. Nous devons atteindre un équilibre institutionnel à Bamako pour faire face aux défis qui lui sont posés au Nord. Je ne crois que l’on puisse parler de gagnant ou de perdant. C’est tout le monde qui gagne. Le Premier ministre gagne parce qu’il a été reconduit par le président de la République qui lui a renouvelé sa confiance et lui a demandé de former un gouvernement. Vous voyez bien qu’à partir de ce moment-là, l’équilibre constitutionnel tel que je le lis, est respecté. Donc, le gouvernement est formé sur proposition du Premier ministre. Le président a signé le décret. Voilà, nous allons nous mettre au travail. C’est une affaire entre Maliens. Nous sommes tous des Maliens. Aujourd’hui il faut s’atteler à ce que la communauté internationale comprenne bien que les Maliens sont en train de faire des efforts pour s’entendre et régler leur problème. Nous attendons de l’aide mais nous avons les ressources nécessaires pour face au défi qui se pose. Et aujourd’hui, ce gouvernement d’union nationale répondra à ce défi. Vous êtes membre du FDR qui avait proposé 8 candidatures. Seulement 2 à ce titre, plus la vôtre, ont été finalement retenues. C’est beaucoup moins qu’espéré. Est-ce que vous n’êtes pas déçu qu’il n’y ait pas d’autres membres du Front à vos côtés ? Non. Le Front de sauvegarde de la démocratie et de la République participe à ce gouvernement. Je ne crois pas aujourd’hui que nous puissions parler de défection. Encore une fois, l’essentiel, c’est qu’il y ait une équipe gouvernementale qui soit homogène et qui puisse faire face à tous les périls qui menacent notre pays. Le Front est une organisation responsable et le Front soutiendra ce gouvernement. N’oubliez pas que je suis vice-président du Front, je fais partie des membres fondateurs. Et aujourd’hui notre objectif, c’est vraiment d’atteindre un équilibre institutionnel pour que nous puissions faire le travail, ce que les Maliens attendent de nous. Est-ce que l’entrée de politiques dans ce gouvernement va pouvoir réellement changer la donne ? L’essentiel était que les différentes sensibilités en place, après la crise du 22 mars, puissent travailler ensemble. C’est cela l’essentiel. Je ne pense pas qu’il faille évaluer ça en termes de présence de politiques ou de non politiques. Vous savez la période est essentiellement politique et donc tous les acteurs aujourd’hui, qu'ils soient de la société civile ou d’ailleurs, sont dans l’action politique. En cela, tout le monde est politique. Est-ce que vous comprendriez que certains ne se reconnaissent pas dans ce gouvernement et le contestent encore ? Je ne le souhaite pas.   RFI / 21/08/2012

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