Le pouvoir contesté à travers le rejet du 5ème PM : La poisse d’IBK le condamne à lâcher du lest
Avec une gouvernance des plus catastrophiques, en proie à toutes sortes de récriminations sociopolitiques, IBK est contraint à écouter son peuple. A revoir sa marge de manœuvre à la baisse…
- Maliweb.net - C’est sous le magistère d’IBK, depuis 2013, que le Mali avait enregistré la situation inédite de devoir des arriérés de cotisations à l’ONU, des cas de détournements colossaux dans les affaires de l’avion présidentiel, des équipements militaires, des 1000 tracteurs, des engrais frelatés, des pires et des plus sanglants conflits communautaires, des plus grandes pertes de souveraineté sur une grande partie du territoire nationale, du record de nombre de grèves, etc. C’est à croire finalement que le président avait une poisse digne d’une malédiction héréditaire.
Conséquence : le Mali va mal et, chaque semaine ou chaque mois, le pays enregistre une mauvaise nouvelle ou un mouvement de descente vers les abysses…de la désespérance. C’est au point qu’IBK est identifié, par certains observateurs, au prophète Jonas, cet envoyé de Dieu, qui a tenté de refuser la mission divine et qui a suscité une succession de mauvais vents sur le navire devant l’amener à fuir la tâche à lui confiée….Il finira par être précipité dans la mer et ingurgité par un gros poisson qui finira par le cracher vivant sur les côtés de la localité où il devrait accomplir la mission à lui confiée par le Créateur…IBK va-t-il aussi se ressaisir pour rectifier le tir de sa gouvernance calamiteuse ? Quid des contestations et polémiques actuelles ?
En effet, après sa montée au créneau en décembre 2018 rejetant violemment le programme d’éducation sexuelle complète du gouvernement, son meeting grandiose de protestation du 10 février 2019 au stade du 26 mars et sa marche du vendredi 5 avril dernier, l’imam Mahmoud Dicko du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) est à un doigt de bousculer IBK.
Décidément, la gouvernance IBK essuie, de façon répétitive, la colère du peuple malien. «Ça ne va pas, ça ne va pas » devient l’expression la plus entendue sur toutes les lèvres. Marches, grèves, meeting, sit-in se succèdent à un rythme effréné. Une bonne frange de la population est largement déçue par la gouvernance. Et, les derniers événements dramatiques dans le centre du pays ont sonné la révolte dans les consciences.
Avec la manifestation populaire de grande envergure du vendredi 5 avril, à l’initiative de l’imam Mahmoud Dicko du Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) et du chérif de Nioro du Sahel c’est désormais le summum de la pression sur IBK. Peut-il résister longtemps à ces coups de boutoir menaçant son pouvoir ? Rien n’est moins sûr. Quand plusieurs pancartes des manifestants affichent « IBK dégage », « Boubèye, démission », « A bas la MINUSMA ! » « Trop c’est trop », l’on peut déduire que ce second quinquennat d’IBK va faire face à un vent violent de contestations, surtout dans un contexte de malaise général. Et malgré la forte chaleur et le soleil de plomb sur Bamako en ce mois d’avril, les manifestants, jeunes, femmes, vieux, politiques, membres d’associations, commerçants, étudiants, chômeurs, syndicalistes, cheminots, enseignants, bref, les citoyens tout court ont battu le pavé. Idem à Kayes, Koro, Bankass et Bandiagara. Sans compter les mouvements d’humeur dans la diaspora et dans d’autres localités du pays. Tous sont majoritairement dans la dynamique d’écourter ce dernier quinquennat.
Et dans ces conditions, IBK sera contraint à faire un choix, celui de sauver sa tête et son pouvoir en sacrifiant son cinquième Premier ministre. Malgré la confiance qu’il n’a cessé de réitérer à Soumeylou Boubèye Maïga, la demande insistante des mécontents portant sur le limogeage de son chef du gouvernement deviendra trop pesante. Car, dans son message le vendredi dernier, l’imam Mahmoud Dicko a encore exigé le départ du locataire de la primature. En précisant que si ce départ n’est pas obtenu, la manifestation pourrait se répéter.
Et le président de la COFOP et de la CODEM, l’ex-ministre Housseini Amion Guindo dit Poulo, d’assurer que cette manifestation est un avertissement aux gouvernants. «Dans une démocratie, un chef d’Etat doit écouter son peuple. Un pays se gère sur la base des aspirations profondes du peuple. C’est pourquoi je demande au président IBK d’écouter son peuple avant qu’il ne soit trop tard ». La question est de savoir si IBK va jouer à l’attentisme pour que se saborder.
Conscient que sa gouvernance risque de vaciller et décidé à la stabiliser pour donner des chances aux chantiers des réformes, le chef de l’Etat n’a le choix que de tenir compte de la revendication première des mécontents, le départ de son Premier ministre. Donc, les jours de Soumeylou Boubèye Maïga sont désormais comptés à la primature. Surtout que le guide religieux Bouillé menace déjà ouverte de contribuer à une déstabilisation des institutions. Qu’à Dieu ne plaise !
Boubou SIDIBE/Maliweb.net
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