Le premier ministre Cheick Modibo Diarra reçu au Quai d'Orsay : Paris impose les négociations avec le MNLA

Nov 28, 2012 - 19:16
Nov 29, 2012 - 06:23
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"La France a réaffirmé le mardi 27 novembre 2012, au Premier ministre Cheick Modibo Diarra sa détermination et sa disponibilité à soutenir le Mali à recouvrer son intégrité territoriale et à sortir de la crise actuelle", c'est ce que le service de communication de la primature a annoncé officiellement. Cependant, il ressort des coulisses de cette mission, que Paris est certes déterminée à soutenir une force internationale pour bouter les terroristes hors du Mali, mais, exige  le plus rapidement possible, des négociations entre le gouvernement de Bamako et les bandits armés du MNLA.   [caption id="attachment_108563" align="aligncenter" width="615"] Cheick Modibo Diarra et Laurent Fabius[/caption] Y a-t-il une différence entre le MNLA, Ançar Eddine, le MUJAO et AQMI ? Pour le commun des Maliens tous ces groupes de bandits armés sont de la même famille, et à ce titre, ils doivent être traités  de la même manière. C'est pourquoi, difficilement, les Maliens pourront accepter une quelconque négociation avec le MNLA. Et pourtant, c'est ce que Paris veut imposer au gouvernement Cheick Modibo Diarra. Ce dernier, était en début de semaine dans la capitale française où il n'a été reçu que par  le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Laurent Fabius.

Le ministre  français des Affaires étrangères, a souligné les progrès réalisés par le Mali dans la mobilisation de la communauté internationale au profit de sa cause. Il a annoncé la poursuite et la consolidation du même engagement et encourage les acteurs politiques maliens à mettre ensemble leurs efforts pour sortir une feuille de route.

Avant de l’ informer des derniers développements politiques et sécuritaires au Mali, le Premier ministre a réitéré la condamnation de l'enlèvement d'Alberto Rodriguez Leal, citoyen français survenu le 20 novembre dernier au Mali et à mis l'accent sur la nécessité de mutualiser les efforts pour lutter contre les prises d'otages que les terroristes utilisent comme moyen de pression et de chantage. Il a ensuite expliqué les attentes du Mali de la résolution des Nations Unies autorisant le déploiement d'une force militaire internationale pour la reconquête des territoires occupés.

Au-delà de ces positions diplomatiques, il faut reconnaitre que par rapport au processus politique, les acteurs de la transition malienne ont de la peine à accorder leur violon pour mettre au point dune feuille de route crédible. C'est l'incertitude générale face aux deux missions principales confiées à la transition à savoir les élections et la libération du nord. On est loin du bout du tunnel et pour l'une et pour l'autre. Et pour ne rien arranger, les militaires putschistes de Kati poursuivrent leurs interventions intempestives dans la gestion des affaires publiques par des actes d'enlèvement tendant à faire dévier le gouvernement de l'essentiel. Les concertations nationales exigées par certains groupements politiques sont loin de faire l'unanimité de tous les acteurs.

C'est dans cette situation que Paris, qui a toujours soutenu les séparatistes du MNLA, veut amener le gouvernement Cheick Modibo Diarra à engager le plus vite possible des contacts avec les groupes armés qui ont été les premiers à ouvrir la voie aux terroristes. Dans la foulée de la visite de Cheick Modibo Diarra à Paris, on annonce à  Ouagadougou, qu'une délégation malienne est attendue le 3 décembre pour des contacts préliminaires avec le MNLA.

Pour le moment, ni la présidence, ni le gouvernement ne se sont prononcés sur cette éventualité.  En tout cas, ce que l'on sait , c’est que les autorités maliennes ont toujours fait savoir que ni la laïcité, ni l'intégrité du territoire national ne sont  négociables. Il faut aussi souligner qu'au cours de cette visite, le Premier ministre a aussi plaidé pour le retour des partenaires techniques et financiers et indique que la feuille de route du gouvernement sera transmise très bientôt à la communauté internationale après son adoption par les députés maliens. Youssouf CAMARA

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