...Le président du CNJ -Mali, Abdoulaye Touré:Nous avons en projet la formation de 1500 jeunes qui viendront en appui à l'armée pour la reconquête des zones occupées "

Juin 26, 2012 - 09:20
Juin 26, 2012 - 09:22
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1500  jeunes du nord seront bientôt formés avec l'appui du Conseil national de la jeunesse, ceux-ci viendront en appui à l'armée en terme de renseignements et d'autres soutiens pour libérer le nord du pays. Cette révélation a  été faite le week-end dernier par  le président du CNJ-Mali Abdoulaye Touré, au cours d'une interview accordée à la presse.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m'appelle Abdoualye Touré président du CNJ-Mali, secrétaire général de l'Union panafricaine de la jeunesse (UPJ).

Le nord du Mali est occupé depuis un certain temps par des bandits armés et des extrémistes islamistes, en plus le président de la République a été agressé. On a pas entendu une réaction de votre part. Qu'est ce qui explique ce mutisme ?

C'est pas   un mutisme, car j'étais en Afrique du sud pour une rencontre de l'Union africaine. Là-bas, je suis parti à Khartoum au Soudan où se trouve le siège de l'UPJ. C'est entretemps qu'il y a eu l'agression du président Dioncounda Traoré. Cependant, il faut reconnaître que le bureau exécutif du CNJ-Mali a condamné avec fermeté cette agression que nous jugeons barbare. Je pense qu'en ce moment précis, le pays n'avait pas besoin de cela. Donc, il nous revient maintenant de prier pour que le président recouvre sa santé et puisse  exercer pleinement sa fonction.

S'agissant du nord du Mali, je tiens à vous préciser que nous sommes à pied d'œuvre pour appuyer les plus hautes autorités pour libérer cette partie du pays.

Pour ce faire, nous avons en projet la formation de 1500 jeunes.   Et nous allons voir dans quelles conditions ceux-ci viendront en appui à notre armée nationale en terme de renseignements et d'autres appuis. Car la plupart de ces jeunes qui seront formés viennent du nord. C'est l'occasion pour nous d'inviter les plus hautes autorités à redoubler d'effort pour libérer le nord de notre pays. Il y a eu trop de discours, il s'agit de passer  à l'acte.

Qui va former ces jeunes?

Ces jeunes seront  formés par des anciens de Ganda-Koye. Eux, ils ont beaucoup d'expérience en la matière.

Des jeunes à main nue se sont soulevés contre les occupants. Pensez-vous que la clé du règlement de cette crise est entre les mains des jeunes ?

Moi je pense que forcement nous sommes incontournables pour régler cette situation. Pour ce faire nous n'avons même pas besoin de force étrangère. Mais comme les autres pays  de la sous-région savent qu'ils sont menacés, c'est pourquoi ils plaident pour une intervention extérieure. Aussi, l'initiative de ces jeunes est à encourager. Vous avez vu que malgré tous, ils sont restés sur place et n'hésitent pas à dire à l'occupant non. Et le conseil que j'ai à lancer à tous mes compatriotes, c'est de laisser d'abord de côté cette guerre du pouvoir et faire la vraie guerre qui est celle de la libération du pays afin que ces jeunes qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires puissent retrouver le sourire comme leurs camarades du sud. Donc, il faut qu'on fasse vite car le temps est contre nous.

Le président du Burkina Faso est en train de mener des négociations avec les islamistes armés, est-ce que vous êtes favorable à ces pourparlers ?

Pas du tout, je suis pour une option militaire. Je pense qu'il y a eu trop de négociations dans cette question du nord. De la même  façon ce   problème est posé à nous au Mali, si la même chose s'était reproduite au Burkina, je suis sûr que Blaise Compaoré n'allait pas parler  de négociation. Donc, il ne faut pas qu'on nous distrait par ces supposées négociations.

Le mois dernier, des jeunes se réclamant du CNJ, ont tenu à la Maison de la presse un congrès dit extraordinaire. N'est-ce pas là les prémisses d'une nouvelle division au sein de la jeunesse malienne ?

Je ne sais pas ce que vous entendez par congrès extraordinaire. On parle de congrès extraordinaire si les deux tiers du bureau ont démissionné ou si les régions en font la demande ce qui n'est pas le cas de ces jeunes qui sont extérieurs au CNJ-Mali. L'Etat a compris c'est pourquoi les plus hautes autorités ne sont pas tombées dans le piège. Donc, ce congrès est pour le CNJ-Mali un non événement. Mais qu'à cela ne tienne, étant président de tous les jeunes du Mali, je suis prêt à recueillir les préoccupations de tous les jeunes du Mali.

La porte leur est grandement ouverte et nous allons leur parler pour savoir ce qu'ils veulent réellement et voir comment trouver une solution à leur problème. Sinon tout le reste, c'est du folklore.

En tant que Secrétaire général de l'UPJ, est ce que avez mis votre statut à contribution dans la résolution de la crise  politico-sécuritaire au Mali sur le plan continental ?

Normalement je dois être en Guinée Equatoriale ce mercredi. Ce pays a offert un siège aux jeunes de l'Afrique centrale. Sur place, je dois signer le protocole d'accord de siège avec les autorités équato-guinéennes. Plusieurs jeunes du continent seront présents à cette occasion.      Je vais profiter de cette rencontre pour inviter tous ces jeunes à être le porte-parole du Mali auprès de leurs dirigeants, de leur peuple. Au Mali nous sommes en train de mobiliser des fonds pour faire des dons à nos frères meurtris du nord et nous ferons en sorte que les jeunes du continent puissent participer à la levée de ce fonds. Ce n'est pas tout, nous avons en projet une rencontre de la jeunesse africaine à Bamako dans les prochains jours. Au cours de cette rencontre, il sera surtout question du Mali et nous allons soumettre le projet au Premier ministre pour avoir le cachet du gouvernement.

Sur un tout autre plan certains pensent que le gouvernement est constitué seulement des parents du Premier ministre et demandent par conséquent sa dissolution. Partagez-vous ce point de vue ?      

Pas du tout. Moi je pense que le peuple malien, à savoir la classe politique et la société civile ont fait confiance à Cheick Modibo Diarra, car c'est un Premier de consensus. Il lui revient à son tour de faire confiance aux hommes et  femmes, qui, pour lui peuvent relever les défis auxquels le pays est confronté. Ensuite, je pense que c'est prématuré de demander le départ d'un gouvernement qui vient à peine d'être formé. Il faut d'abord les voir à l'œuvre en fonction de cela, il sera facile de faire une évaluation. Et enfin, je dirais que la priorité du CNJ-Mali et je pourrais dire de tout le peuple malien, ce n'est pas l'attelage gouvernemental mais la libération du nord du Mali. Après quoi, ceux qui sont intéressés par des    querelles de poste pourront songer à leur lutte.

             Propos recueillis par                     Kassoum THERA

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