Le président de l’ADM, Madani Amadou Tall hier face à la presse à propos des réformes constitutionnelles : «La nouvelle Constitution est le meilleur cadeau d’ATT au peuple malien...»

Le parti Avenir et Développement du Mali (ADM) de Madani Amadou Tall soutient sans réserve le projet de réformes constitutionnelles initié par le président de la République. Cette formation politique n’entend pas laisser le terrain libre aux «agitateurs, qui font des dénonciations creuses du texte sans propositions concrètes un fonds de commerce politique...». Madani A Tall estime que le texte doit être considéré comme un cadeau du président ATT à son successeur et au peuple malien, qui pourra se consacrer à d’autres défis majeurs. C’était au cours d’une conférence de presse que les premiers responsables du parti des trois baobabs ont animée à la Maison de la Presse hier, lundi 5 septembre 2011.

Dans son mot introductif, le président de l’ADM, Madani Amadou Tall, entouré des cadres du parti dont, le Secrétaire général Aboubacar Makanguilé, l’élue communale de la commune II, non moins transfuge de la CODEM, Fatou Méité et, a indiqué que la question de la réforme constitutionnelle interpelle chaque citoyen. «L’ADM soutient sans réserve le projet de révision constitutionnelle», a-t-il martelé sans détours avant de démonter, point par point, les arguments soulevés par les contestataires du projet.

   Par rapport à l’opportunité, le président de l’ADM estime qu’il n’y a pas meilleur contexte que celui d’aujourd’hui pour apporter des améliorations à la Loi fondamentale, adoptée dans l’émoi révolutionnaire de mars 1991. Tout le monde s’accorde au moins à reconnaître qu’après 20 ans d’exercice démocratique, a-t-il souligné, la Constitution avait besoin d’un toilettage. La Constitution n’est pas le Coran, ni la Bible pour ne pas être revisitée.

    Surtout qu’il est certain que le président de la République va quitter le pouvoir dans quelques mois. Il ne tirera aucun avantage de cette nouvelle Constitution en chantier. A fortiori, l’article 30 relatif au nombre de mandat du président de la République n’est point revisité. 

      Par ailleurs, l’article 118 de la Constitution dispose clairement que le président de la République (ou les députés) a l’initiative de la révision. «ATT est alors dans son droit le plus absolu d’initier cette relecture.».

   Et le président de l’ADM de dénoncer les agitations qui se font jour pour contester le projet de révision. «Le drame est que ces agitateurs ne proposent rien pour améliorer le fonctionnement des institutions. Ils se contentent de dénoncer pour dénoncer. Ils font ainsi de ces protestations un fonds de commerce politique pour conduire le pays vers des troubles», a-t-il fait remarquer.

Par rapport à ceux qui indiquent que le timing de cette initiative de réforme  est court, du fait de la proximité des élections générales de 2012, le leader de l’ADM a rappelé qu’en 1992, l’actuelle loi fondamentale a été adoptée par voie référendaire à quelques mois des élections. Cela n’a en rien altéré le processus.

     Or, le processus actuel des réformes a été enclenché depuis bientôt 3 ans avec la mise en place du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (CARI). A l’entame du processus avec la Commission Daba Diawara, les agitateurs d’aujourd’hui, a-t-il indiqué, étaient plus occupés à supputer sur un éventuel troisième mandat du Chef de l’Etat. Ils ont ainsi oublié l’essentiel, selon Madani  Tall.

Pour le jeune leader de l’ADM, les années à venir seront des moments où la crise économique mondiale va s’accentuer.  

      Le Mali devra consacrer sa gouvernance à la recherche de solution aux problèmes liés à l’emploi des jeunes, l’école, la santé, désenclavement, l’aide au développement, etc. Il est donc salutaire que le pays finisse avec une réforme institutionnelle pour se consacrer à ces difficultés économiques. Ainsi analysé, le projet de révision constitutionnelle est une très bonne initiative du Chef de l’Etat. «Si le texte est adopté,ce sera le meilleur cadeau que’ATT aura fait au peuple malien mais aussi à son successeur...», a-t-il expliqué. Nous y reviendrons.

Bruno D SEGBEDJI