Signés ce vendredi dans la capitale algérienne, les deux documents (Relevés de conclusions et Arrangements sécuritaires pour une cessation d’hostilités) ne sont pas sans afficher d’autres inquiétudes.
BAMAKO/MALIWEB.NET Vendredi 5 juin 2015, malgré le refus des représentants de la plateforme à signer ce qu’ils appellent « leur arrêt de mort », représentants du gouvernement malien et la médiation internationale ont signé deux documents dans la capitale algérienne. En toile de fonds, il est prévu le retrait des mouvements armés de la plateforme(le Gatia) dans un délai de 72 et de la sécurisation de la ville par la mission onusienne. Ce qui a d’ailleurs été posé comme condition par la coordination des mouvements de Kidal afin de venir signer l’accord d’Alger le 20 juin prochain à Bamako.
Si dans le deuxième document signé, c’est la précarité de la situation sécuritaire dans plusieurs localités du nord, qui justifie retrait de Menaka des mouvements de la plateforme au profit des onusiens, la situation à Kidal qui est une autre ville du Mali, semble carrément mise de côté.
A Menaka où le groupe d’autodéfense favorable à Bamako bénéficie largement du soutien des populations, on ne comprend pas cette attitude du gouvernement qui a accepté de signer un tel document. Pourtant, à la signature de l’arrangement sécuritaire, c’est le ministre malien des Affaires étrangères qui a apposé sa signature pour la partie malienne. Alors que Menaka est contrôlée par la plateforme. Le ministre Abdoulaye Diop est-il pour la déchéance du Gatia ?
« Si conformément à son mandat, la sécurisation de toutes les villes du nord revient à la Minusma, pourquoi ne va-telle pas commencer à sécuriser la ville de Kidal occupée par les hommes armés de la CMA? », s’interroge un habitant de Menaka dans l’anonymat.
Dans le même document, le tout étant fait au gré de la coordination, il est également évoqué le positionnement des Forces Armées Maliennes à Menaka dans le respect des engagements antérieurs. Lesquels engagements ne sont autres que référence faite à l’accord du cessez-le-feu du 24 mai, prévoyant le cantonnement pur et simple des FAMa.
‘’La mise en œuvre des modalités techniques et opérationnelles relatives à la situation de Menaka doit être achevé dans un délai ne dépassant pas 72 heures suivant la signature du présent accord’’, est la disposition finale de l’accord appelé « Arrangements sécuritaires pour une cessation d’hostilités ». Autrement, le retrait du Gatia de la ville de Menaka doit être, sous la houlette de la Minusma, effectuée dans un délai de trois jours, à compter de la date de signature. Ce qui, littéralement convient au lundi 8 juin au plus tard.
Malgré tout, les responsables de la plateforme contactés, ne sont pas passés par quatre chemins pour désapprouver les clauses du document. « Nous avons pris Menaka dans l’improvisation à la suite d’une provocation de la CMA et nous ne comptons pas quitter la ville pour des caprices de gens qui ont refusé de signer un accord de paix, chose qui les disqualifie de toute décision, a commenté un cadre de la plateforme. Mieux, nous sommes soutenus par l’écrasante majorité de la population de Menaka.» En mettant Kidal de côté pour exiger le retrait du Gatia de Menaka, la médiation et le gouvernement du malien sont eux aussi, reprochables de traitement non égalitaires des groupes armés. Un point à l’origine d’une passe d’arme entre le Président IBK et Hervé Ladsous, on s’en souvient le 15 mai dernier.
Enfin, pour obtenir une solution heureuse sur la question de Menaka, la plateforme dans un communiqué, demande à la médiation internationale élargie, de consulter les populations de la ville.
Affaire à suivre…
Issiaka M Tamboura/maliweb.net