Pour le Secrétaire général de la Convention sociale démocrate (CDS-Mogotiguiya), Me Zoumana N'Tji Doumbia, il n'y a aucune raison de vouloir débarquer l'actuel Premier ministre. Cela peut conduire le pays à une aggravation de la crise institutionnelle qu'il vit actuellement. Pour la CDS, il faut donner le temps à l'équipe gouvernementale du Dr Cheick Modibo Diarra de poursuivre ses actions afin de libérer rapidement le nord du pays.
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Me Zoumana N'Tji Doumbia[/caption]
Dans un entretien qu'il nous a accordé le samedi au siège du parti, le Secrétaire général de la CDS a exprimé les positions du parti sur les sujets brûlants de l'heure. Le parti du cheval au galop s'offusque des multiples voix discordantes qui se font entendre pour juguler la double crise que connaît le pays.
"Nous devons parler d'une seule voix, celle de la sauvegarde du seul intérêt du Mali. C'est pour cela que la CDS, avec sa culture du ''mogotiguiya'', n'appartient à aucun regroupement politique d'où s'exhalent des velléités de défense et de protection d'intérêts partisans avec à la clé un jusqu'auboutisme dévastateur", a-t-il déclaré.
Abordant la question de la formation du gouvernement d'union nationale, ce haut responsable de la CDS a expliqué que le parti est contre un réaménagement du Gouvernement. Toutefois, si cela peut contribuer à une sortie de la crise, le parti ne peut que l'accepter. Cependant, la CDS est opposée à l'éviction de l'actuel Premier ministre.
"Nous nous opposons au changement de l'actuel chef du gouvernement. A ce titre, on ne comprend pas pourquoi ceux qui se disent patriotes et avaient affirmé qu'ils ne feront rien pour entraver l'action du gouvernement s'acharnent aujourd'hui pour débarquer le PM ", a fustigé Me Doumbia.
Le parti que dirige Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise soutient le gouvernement actuel ; car, estime le secrétaire général,
"la crise que traverse le pays doit être analysée avec intelligence pour se rendre compte qu'en fait on n'a pas laissé le temps à cette équipe de travailler ". Pour lui, à peine le gouvernement mis en place, il y a eu les affrontements entre les bérets rouges et les bérets verts. Après cela, il y a l'agression du président de la République par intérim, les arrestations qui ont, à ses yeux, perturbé l'action gouvernementale.
Par ailleurs, explique le Secrétaire général de la CDS, "
si le Premier ministre a dit qu'il va organiser des élections pour l'émergence d'une nouvelle génération d'hommes politiques ", précise-t-il, cela doit simplement être compris comme un désir d'organiser des élections propres.
"Cela ne doit pas effrayer certains qui voient dans ces propos une déclaration de guerre à leur encontre. En le prenant de la sorte cela est un aveu qu'on a été fraudeur dans les élections passées… ", a martelé Me Zoumana N'Tji Doumbia.
A propos du Nord, la CDS est favorable à l'intervention de la CEDEAO, mais en appui à l'armée nationale qui doit être au premier plan de ce combat de reconquête de l'intégrité territoriale du Mali. Et d'ajouter que
"la guerre est quasiment inévitable. C'est à l'armée nationale de jouer le premier rôle dans la mesure où c'est ce problème qui a amené le coup de force du 22 mars 2012. Il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, mais d'un coup de force… "
Quant à la sécurisation des institutions à Bamako, le parti du cheval au galop estime que c'est aux forces de défense et de sécurité du Mali de gérer ces questions en intelligence avec les autorités de la transition.
Bruno Djito SEGBEDJI