l’Eglise et la rébellion au nord : Environ 1000 chrétiens souffrent de l’occupation des régions Nord par les bandits armés
La zone sahélo-saharienne du Mali (dont les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une bonne partie de la région de Mopti) est traditionnellement une zone à dominance musulmane.
L’Islam s’est s’infiltré dans cette zone depuis l’époque du Prophète Mohamed (PSL). C’est surtout à travers les invasions marocaines que l’empire du Ghana succomba lui aussi sous le charme de l’Islam. Quant à la ville de Gao, elle fut pendant longtemps la capitale de l’empire Songhaï, tout comme les deux villes jumelles, Tombouctou et Djenné qui, durant tout le moyen âge, furent des cités religieuses par excellence. Ville frontalière de l’Algérie et exclusivement habitée par des Tamasheqs, des Arabes et des Songhaï (tout comme les trois autres régions du Nord), Kidal fut bercée par la religion musulmane depuis belle lurette. Religion millénaire, l’Islam a été la seule religion pratiquée dans ces zones avant la cohabitation de quelques églises chrétiennes parsemées ça et là dans ces zones.
De nos jours, ces quelques centaines de chrétiens subissent, de la part des extrémistes d’AQMI et d’Ançardine, toutes sortes de sévices et de traitements inhumains qui affectent leur corps, leur esprit et même leurs biens et lieux de culte. Ces occupants mal intentionnés, qui ne veulent pas voir une autre religion dans la zoner, persécutent les chrétiens de ces localités qu’ils ont anarchiquement occupées. Aujourd’hui, on dénombre à peu près 5 à 600 chrétiens à Gao, contre environ 300 catholiques et protestants à Tombouctou et quelques 100 autres chrétiens à Kidal. Plus que qui quiconque au Nord, ces chrétiens souffrent énormément à cause de la rébellion : des églises saccagées, des paroisses pillées, des chrétiens molestés...Bref, partout au Nord, on assiste à toutes sortes de séquestration de chrétiens et de profanation de leurs édifices. De nos jours, la quasi-totalité de ces fidèles de l’église se sont réfugies à l’intérieur et à l’extérieur du pays, s’ils n’ont pas tous fui vers le Sud, notamment à Bamako. Pourtant, toutes les religions prêchent cette maxime : « Ne faites point violence aux hommes à cause de leur foi ».
Abdoulaye Faman Coulibaly
Quelle est votre réaction ?