Les candidats aux primaires de l’Adema à la loupe: Ibrahim N’Diaye : un homme sans charisme !

Juillet 15, 2011 - 18:30
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Chassé sur ses terres en Commune VI du District de Bamako, Ibrahim N’Diaye, 1er vice-président de l’Adema-Pasj apparaît comme un homme sans fief électoral, sans charisme.

Jusqu’au 30 mars dernier, il était le numéro 2 du gouvernement dirigé par l’inspecteur général de police, Modibo Sidibé. Il avait en charge le département de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Ibrahim N’Diaye ou Iba pour les intimes, est né le 2 mai 1948 à Kayes. Il a été le premier à déposer sa candidature aux primaires de l’ancien parti au pouvoir. Iba N’Diaye n’est pas à sa première tentative. En 2001, alors maire du District de Bamako et président de l’association des municipalités du Mali, il s’était porté candidat aux primaires avant de désister au profit de Feu Mandé Sidibé. Aujourd’hui, un club de soutien existe déjà à son nom et l’homme est en train de prendre contact avec les structures du parti à la base.

Secrétaire général, puis 2ème vice-président, avant de devenir 1er vice-président  du parti, Iba souffre aux yeux de ses détracteurs du manque de base politique. Au fil du temps, il est devenu l’incarnation d’un leader politique qui se distingue plutôt par son apathie.

Un homme sans, fief électoral !
Chassé en commune VI par l’ancien président directeur général de l’Aci, actuel ministre du Logement, des Affaires foncières et de l’Habitat, Yacouba Diallo, l’ancien maire du District n’a pas pu se positionner à Kayes, sa ville natale. Avec toutes les difficultés que l’on connaît, le tout puisant vice-premier ministre (ATT aimait l’appeler ainsi) a dû éviter l’humiliation politique en trouvant refuge à Keniéba dans la région de Kayes. Et cela en attendant, car il n’est pas évident qu’il reste là, surtout qu’il n’est plus ministre de la République. Iba N’Diaye connaît l’ambiance de la lutte politique avec des périodes de gloire et des moments d’échec. Il a goûté aux délices du suffrage populaire pour avoir été conseiller communal avant d’hériter du fauteuil de maire du District. Et bien évidemment, grâce à la bénédiction du président de la République de l’époque, Alpha Oumar Konaré. Sans cet appui, le duel qui l’a opposé à l’actuel maire de la Commune V du District de Bamako, Boubacar Bah dit Bill, n’aurait jamais tourné en sa faveur. De nombreux observateurs estiment que le succès de cet homme dépourvu de l’aura qui fait les grands hommes politiques, était plutôt dû à la suprématie de son parti. C’est donc le parti qui faisait triompher Iba et non sa popularité.

Même s’il n’a jamais quitté les rangs de l’Adema-Pasj (ce qui dénote d’une certaine constance chez lui), Iba n’inspire pas confiance à ses camarades. Déjà en 2002, il faisait parti des cadres du parti au pouvoir qui ont trahi le candidat officiel, Soumaïla Cissé, au profit du général Amadou Toumani Touré. Le groupe des 10, comme on les surnommait, a officiellement et publiquement appelé à voter pour le candidat ATT. Et cela contre le mot d’ordre du parti qui était de mouiller le maillot pour leur camarade Soumi Champion. Iba N’Diaye n’a jamais fait mystère de ce soutien qu’il a apporté à son camarade de l’école normale secondaire de Badalabougou.

Iba n’a pas l’étoffe du candidat de l’Adema
L’un des mérites de cet homme est d’avoir le courage d’assumer publiquement ses prises de position même les plus impopulaires. Lors de la présidentielle de 2007, selon des informations jamais démenties à ce jour,  Ibrahima N’Diaye aurait été à la fois mandataire du candidat Amadou Toumani Touré et  directeur de campagne de la candidate Mme Sidibé Aminata Diallo.  A la veille du dernier congrès, il était à la tête d’un groupe de cadres qui voulaient fomenter un putsch visant à évincer Dioncounda Traoré de son fauteuil de président. In extremis, ATT avait reçu Iba et quelques camarades pour leur demander de surseoir à leur projet qui commençait déjà à prendre corps.

Sa nomination en octobre 2007 dans le gouvernement de Modibo Sidibé a révélé à l’opinion publique nationale et internationale une autre face cachée de l’ancien directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe). Son passage au gouvernement a été un tremplin pour le natif de Kayes pour mieux peaufiner sa stratégie de conquête du pouvoir. Il soigne bien son image avec des discours dignes d’un ‘’vice premier ministre’’. Malgré tout, il n’apparaît pas comme celui qui a l’étoffe du candidat du parti le plus puissant du Mali. Les nombreuses victimes de sa gestion à la tête de la mairie du District de Bamako sont déjà en embuscade. Ils l’attendent au tournant.
Par Chiaka Doumbia

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