Les coups de la vie : « Devenu musulman par Amour ; Morte pour son honneur »
Chaque acte que l’on pose dans la vie a ses avantages et ses conséquences. Généralement de nos jours, l’on se préoccupe beaucoup plus des avantages de nos actes plutôt que des conséquences qui peuvent en découler. Dans cette histoire à la fois tragique et glorifiant, vous retrouverez la force de l’amour et l’importance de l’honneur pour certaines personnes. Aussi, vous comprendrez combien certaines personnes peuvent être lâches au point de faire souffrir d’autres. C’est aussi une véritable leçon qui est donnée aux jeunes d’aujourd’hui qui utilisent les téléphones portables pour des comportements souvent très dangereux. Dans cette histoire, vous cernerez un autre aspect plus négatif des nouvelles technologies de la communication…….
‘’ La plus belle des filles de mon quartier, c’était Astou. Elle était jolie et tout le monde était unanime là-dessus. Je l’aimais comme un fou. Je n’arrivais pas à le cacher. Elle avait dix-sept ans lorsque je suis arrivé dans cette ville de l’intérieur du pays. Moi, j’en avais vingt-cinq. Je l’ai draguée pendant quatorze mois avant qu’elle ne me dise oui. Tout chez elle me fascinait.
C’était la première fois que je ressentais quelque chose d’aussi fort. La première fois que je l’ai vue, c’était devant la petite boutique du quartier, chez Amadi. Je m’étais rendu à la boutique pour acheter une cigarette. Elle est arrivée après moi, elle a taquiné Amadi avant d’acheter son sucre et de repartir. Je n’ai pas arrêté de l’admirer. Après son départ, j’ai demandé au boutiquier où elle habitait. Il ne m’a pas indiqué sa maison mais il m’a plutôt conseillé de l’oublier car elle était fiancée depuis l’âge de onze ans. Je n’ai pas tenu compte de ce qu’il m’a dit : je tenais à la revoir.
Tous les jours, je venais m’arrêter devant la boutique pour fumer une cigarette espérant la revoir. Amadi a remarqué que je venais là pour cette jeune fille. Encore une fois, il m’a suggéré de laisser tomber. Il m’a expliqué qu’elle était fiancée au fils d’un riche commerçant, ami de son père depuis six ans et qu’ils attendaient qu’elle finisse ses études pour se marier. J’ai demandé son nom et sa religion. Il m’a dit qu’elle s’appelle Astou. Son fiancé était malien mais d’origine Guinéenne. Ils étaient musulmans. J’ai compris que je n’avais aucune chance. Moi, j’étais chrétien et je n’étais pas du tout riche. Je n’étais qu’un modeste informaticien dans une petite entreprise de la place et je venais de louer un studio dans le quartier.
Après tout ce que j’ai appris, je n’avais plus l’intention de foncer mais je voulais cependant tout savoir sur elle. Je faisais tout pour qu’on se rencontrât, elle et moi. J’ai commencé à lui dire bonjour. Elle y répondait toujours avec un grand sourire. Cela me rassurait. Souvent, je lui proposais de faire chemin ensemble quand elle allait au cours. Elle m’a fait savoir que si j’avais des intentions, je devais y renoncer car elle avait déjà un fiancé. Je lui ai dit que je voulais juste que l’on fût des amis. Nous avons commencé à nous voir de plus en plus. Je l’aidais à travailler sur l’ordinateur de ses parents. Ceux-ci ne disaient rien, car pour eux, leur fille était fiancée et moi, j’étais comme un professeur pour elle. Il est même arrivé que son père me donne de l’argent pour les cours que je lui dispensais. On sentait qu’il misait beaucoup sur Astou. Le fiancé de cette dernière avait à peu près mon âge et possédait une voiture. C’était un atout de plus en sa faveur, car moi, je marchais, après le vol de ma moto Djakarta, pour me rendre à mon service ou pour faire nos courses.
C’était un commerçant qui avait un grand magasin au marché. Chaque fois qu’il venait la voir, c’était les bras chargés de cadeaux. Je l’enviais beaucoup. Astou savait que j’étais amoureux d’elle, mais elle m’a fait savoir que ça ne pouvait pas marcher entre nous. Tout nous opposait. D’abord, je n’étais pas musulman, ensuite, je ne disposais d’aucune richesse. La seule chose que j’avais de plus que lui, c’était que j’étais plus beau et plus « bluffeur » comme tout bon jeune malien. Mais ça ne suffisait pas. Cependant, à mesure que le temps passait, je sentais qu’Astou commençait à ressentir quelque chose pour moi.
Après quatorze moi, nous avons commencé à flirter. On s’aimait vraiment. Je la voyais comme femme et non comme simple copine. J’étais prêt à affronter son père, à changer de religion pour elle. De plus en plus, nous étions ensemble au point de ne plus pouvoir nous séparer. Ses parents étaient au courant de la situation puisque tout le monde en parlait. Ils ont voulu précipiter son mariage et m’ont interdit l’accès de leur maison. Astou a alors quitté sa famille pour venir vivre avec moi dans mon modeste studio. Tous les jours, je recevais des menaces. Mais j’aimais cette fille de tout mon cœur. Je suis allé voir un Imam pour me convertir en Islam afin d’épouser Astou. Malgré cela, son père n’a rien voulu savoir. Son fiancé est venu la chercher chez moi. Nous nous sommes battus pour elle. Il a juré de se venger de nous. Il voulait aussi qu’elle remboursât tout ce qu’il avait dépensé pendant ses années d’études. Moi, j’aimais et j’étais aimé, cela me suffisait. J’étais prêt à tout pour cette fille.
Après les menaces de son ex, je l’accompagnais aux cours les matins et les soirs, j’allais la chercher. On priait ensemble. Les vendredis, on allait ensemble à la mosquée pour que ses parents voient ma bonne foi. Mais tout cela ne les intéressait pas. Ils menaçaient toujours leur fille. On a voulu se marier mais l’Imam qui nous suivait nous a demandé de ne pas précipiter les choses. J’étais devenu musulman par amour et j’en étais fier. Mes parents me boudaient pour cela. Désormais, je portais le nom du prophète Mohamed au lieu de Théophile. On formait un très beau couple, on s’entendait. La seule chose qui nous manquait, c’était l’accord de nos parents respectifs et on priait dans ce sens pour qu’Allah apaisât leur cœur. Astou avait reçu une très bonne éducation. Elle faisait la cuisine, nettoyait notre petite maison, lavait le linge avant de sortir. Je ne pouvais que l’aimer. Je l’admirais et je me disais que j’étais l’homme le plus chanceux du monde.
Un dimanche matin, un ami m’a demandé de le rejoindre urgemment à l’école. Je dormais encore quand j’ai reçu son coup de fil. Vu son insistance, j’ai expliqué à Astou que je sortais un moment. J’ai donc retrouvé Roger à l’école où fréquentait Astou. Avant même de m’expliquer ce pourquoi il m’avait appelé, il m’a dit : « Tu sais mon frère, les femmes, on ne les aime pas. Car, quand on les aime, on finit toujours pas souffrir. Tu as eu tort de tomber amoureux de cette fille au point de devenir musulman. Regarde ces affiches derrière toi. » Je n’en revenais pas. Astou y était présentée nue, les jambes écartées et dans des différentes positions. Je me suis dit que ça ne pouvait pas être elle. « Je l’ai connue vierge », me disais-je. « Qu’est-ce qui s’était donc passé ? » Qui avait bien pu photographier celle que je m’apprêtais à épouser, comme une vulgaire prostituée? Et elle avait l’air heureuse sur ces photos. Elle n’avait pas été contrainte à poser de la sorte ? J’en souffrais et je me suis posé mille et une questions sans obtenir de réponses. J’ai pleuré comme un enfant. Comment avait-elle pu me tromper de la sorte ? J’étais assis à même le sol dans la cour de l’école. Mon ami était à mes côtés. Il a décollé les photos qui étaient devant nous, mais il devait y en avoir partout dans l’établissement. Tous venaient de regarder ce que j’étais fier de posséder, seul, jusqu’à ce matin.
Je suis rentré chez moi avec quelques photos. Astou était dans la cuisine. Je lui ai tendu les photos sans ménagement. Lorsqu’elle s’est vue nue, elle s’est mise à pleurer. Je lui ai fait savoir qu’elle était devenue une star et que tout le monde pouvait la voir gratuitement. Et je lui ai dit que je n’épouserais jamais une fille comme elle et que notre histoire s’arrêtait-là. Elle a voulu s’expliquer mais je suis sorti en claquant la porte derrière moi. Trois heures plus tard, j’ai reçu un coup de fil de la mère d’Astou. Elle voulait que je la rejoignisse à l’hôpital. J’ai tout de suite senti qu’il se passait quelque chose de grave. J’ai quitté le bar dans lequel j’étais assis. A mon arrivée, j’ai découvert Astou presque morte. Sa mère m’a dit qu’elle avait bu du poison pour mettre fin à sa vie à cause de l’humiliation qu’elle venait de subir par la faute de son ex-fiancé qui n’avait pas supporté de la perdre et qui n’a trouvé d’autres voies que d’exposer ses photos qui était en sa possession. C’est même devant la maison de ce dernier qu’elle s’était faite déposer par un taxi après avoir avalé le poison. Elle voulait mourir devant sa maison pour qu’il souffrît lui aussi. Il était donc avec nous à l’hôpital soucieux et inquiet. Et Astou est morte sous nos yeux. Je n’oublierais jamais son regard avant sa mort. C’était comme si elle voulait me dire : « Tu aurais dû m’écouter. ». Mais c’était trop tard. Je voulais en finir avec ce type qui refusait de perdre mais la famille m’en a empêché. Il est pourtant interdit de se donner la mort en Islam. Allah ne permettait pas le suicide. L’amour de ma vie est partie et depuis, je n’arrive pas à m’attacher à une autre. J’ai toujours son image à l’esprit. Quand je pense à elle, je me surprends en train de sourire comme si elle était devant moi. Je suis devenu le fils de la famille. Je voulais comprendre les conditions dans lesquelles Astou, aussi pieuse que je l’ai connue et vierge de surcroît avait pu se laisser photographier. Sa mère m’a expliqué qu’avant de me rencontrer, elle s’entendait bien avec l’autre fiancé. A chaque fois qu’elle lui rendait visite, il voulait lui faire l’amour et elle refusait de se donner à lui avant le mariage. C’est ainsi qu’il lui a proposé de poser nue pour qu’il sache qu’elle serait à lui pour la vie. Sans mesurer les conséquences, elle s’était livrée à ce jeu érotique puisqu’à cette époque, aucun obstacle ne les séparait. Elle était jeune et son fiancé aussi, ils ne pouvaient donc pas tous les deux mesurer les conséquences de leurs actes à l’époque. Le jour où elle m’a en parlé, j’ai aussitôt appelé son fiancé et lui demandé de supprimer les photos. Il m’a rassuré qu’il l’avait fait depuis qu’ils les avaient prises avant de s’excuser.
Voilà toute l’histoire. Il a voulu se venger pour la faire souffrir. Elle avait plusieurs fois tenté de récupérer ses photos sans y arriver. Après sa mort, mes parents m’ont demandé de redevenir Chrétien. J’ai refusé, je ne renoncerai jamais à l’Islam. Pour l’amour d’Astou, je suis devenu musulman et je le resterai ‘’.
Quelle est votre réaction ?
![like](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/like.png)
![dislike](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/dislike.png)
![love](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/love.png)
![funny](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/funny.png)
![angry](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/angry.png)
![sad](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/sad.png)
![wow](https://site.maliweb.net/assets/img/reactions/wow.png)