Pour après jour, la thèse du soutien apporté par la France aux indépendantistes du MNLA, se confirme. Déjà, le cas de Kidal reste édifiant avec notamment l'interdiction faite à l'armée malienne d'entrer dans la ville et surtout le redéploiement des troupes tchadiennes vers des zones plus reculées. Ajoutez à cette situation, la promesse d'aide de plus de 3 milliards d'euros faite par les amis du Mali lors de la conférence de Bruxelles, le 15 mai dernier, qui est conditionnée à l'amorce du dialogue avec le MNLA. Autant de faits qui corroborent la thèse soutenue par certains observateurs selon laquelle la France est la seule protectrice du MNLA, même après avoir été désavoué par tous les maliens. Ainsi, ce soutien français au MNLA s'est encore manifesté ce week-end dans la ville d'Anefis située à 115 km au sud de Kidal, dans le nord-est du Mali.
Ici, les combattants arabes regroupés au sein du Mouvement Arabe de l'Azawad (MAA) ont infligé une cuisante défaite aux éléments du MNLA, qui s'étaient même retirés de la ville.
Cependant, à la faveur des bombardements de l'aviation de l'armée française dans la nuit du samedi à dimanche, les combattants arabes se sont retirés de la ville, permettant ainsi au MNLA de reprendre ses positions.
Signalons que pour convaincre, l'armée française d'intervenir, les éléments du MNLA ont accusé les arabes d'être des terroristes du Mouvement pour l'Unicité et la Jihad en Afrique de l'Ouest qui contrôlait la région de Gao avant le déclenchement de l'opération Serval qui a permis de libérer les grandes villes du nord.
Pourtant, le MUJAO a rendu public un communiqué dans lequel il a démenti toute implication dans ces combats qui ont opposé le MNLA au MAA. Alors que les bombardements de l'armée française dans la ville d'Anefis ne faisaient l'ombre d'aucun doute, car confirmée par les habitants ainsi que des officiers de la MISMA, l'état-major des armées françaises a nié ce fait. Une situation qui prouve que la France joue un jeu ambigu et pas très clair en ce sens qu'elle prend fait et cause pour les indépendantistes du MNLA dont le rôle dans la déstabilisation du Mali n'est pas à démontrer. Mieux, les autorités intérimaires du Mali sont entrainées dans ce jeu car prêtes à tout même à l'impossible pour plaire à la France.
Maciré DIOP