Les dix raisons qui ont motivé le putsch: « N’entre pas dans la danse si ce n’est pas pour bien danser », conseille le Capitaine Sanogo.

Mar 29, 2012 - 08:07
Mar 29, 2012 - 09:39
 0  6
Selon le Capitaine Sanogo, des raisons valables ont poussé les militaires à passer par la force  pour évincer  le Général-Président du trône de Koulouba. Elles vont de  la passivité exacerbée de l’ancien régime face à la rébellion du Nord aux problèmes récurrents de l’Ecole et de la Santé  publique, en passant par la corruption, le népotisme, le favoritisme au niveau des concours de recrutement et un laisser-aller fatal pour le développement du pays. Le Capitaine-Président  Amadou Haya Sanogo a expliqué les principales raisons qui ont poussé l’armée à s’emparer du pouvoir à la faveur d’un coup de force. En perpétrant ce putsch contre le régime « laxiste et passif » d’ATT, le chef de la junte  prétend avoir sauvé sa patrie d’une deuxième « flamme » qui brûlerait le Mali au lendemain des élections à venir. C’est vrai, après cette première « flamme » de la rébellion du Nord  qui peine à s’éteindre, il vaut mieux prévenir le pays contre un nouveau foyer de tensions au lendemain des élections. « N’entre pas dans la danse si ce n’est pas pour bien danser »,  conseille le Capitaine  Sanogo. Aussi a-t-il promis que son  équipe se donnera donc le temps nécessaire pour choisir un Premier ministre qui fera l’unanimité afin de bien faire le travail qui est la raison de leur présence au pouvoir. Il a ensuite cité les dix raisons qui l’ont poussé  à déposer le Général ATT qui était devenu l’incarnation de l’incapacité et de la passivité. D’un : la rébellion du Nord perdure sans suite favorable, avec ses nombreux dégâts dus au manque de matériels en quantité et de qualité pour les militaires et l’insuffisance d’hommes au front. De deux : les soldats au front, abandonnés à leur propre sort, sans armes ni munitions adéquats, peuvent affronter des rebelles lourdement armés. De trois : la faiblesse du montant du « taux de dépaysement » alloué aux militaires mobilisés au Nord, soit un montant dérisoire de 2 500 FCFA, une toute somme tellement insignifiante qu’elle ne suffit en rien pour soutenir un militaire affecté au Nord. Voilà une raison suffisante pour provoquer  un changement. Et 6000 FCFA de « prime de guerre », tandis qu’ailleurs, cette prime s’élèverait de 200 à 300 000 FCFA. De quatre : les soins de santé garantie aux militaires n’existent nulle part. C’est à peine si on pouvait s’offrir une aspirine  dans les dispensaires militaires car tout y manque pour soigner les soldats. De cinq : l’exaspération du népotisme ; de la corruption ; du favoritisme…, bref l’inégal accès à la Fonction publique qui doit se mériter et d’être d’égal accès pour tous. De six : la cherté des prix des denrées de première nécessité comme le riz qu’on cultive à suffisance chez nous à l’Office du Niger , du sucre  cultivé aussi chez nous à Séribala. Tous ces  produits ; qui doivent pourtant nous revenir moins chers, sont au contraire si chers que le Malien moyen ne peut plus les acheter, encore moins les consommer. De sept : l’’éducation au Mali est « à terre » depuis  deux décennies déjà. Les citoyens ne peuvent plus s’instruire car  l’école malienne est dépourvue de sa quintessence. De huit : l’accès difficile aux soins de santé est difficile pour la majorité des citoyens à cause du coût très élevé  de l’hospitalisation et de l’impossibilité, pour un Malien moyen, de s’acheter les médicaments  qui lui sont nécessaires. De neuf : les conditions de vie précaires des soldats qui sont sans logement décent et surtout, la dépression morale de nos troupes face à l’injustice dans le traitement. De dix : l’impasse, l’incurie et la passivité du pouvoir devant le pourrissement de la rébellion du Nord. Voilà des causes qui ont provoqué ce coup d’Etat. S’agissant de la gestion de la rébellion du Nord, le Capitaine-Président a été clair et net en citant le Capitaine Thomas Sankara qui disait que « tout militaire sans formation politique est un assassin en puissance » pour  justifier son appel lancé à l’endroit de la rébellion pour des négociations, sans la «  partition du territoire » ; bien entendu. Attendons donc pour voir comment réagiront les rebelles. Abdoulaye Faman Coulibaly

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow