Les femmes, nos mères, nos sœurs, nos filles hurlent de douleur, nous appellent au secours, mais il ne se passe rien. Ces femmes existeront-elles un jour? Où appartiennent-elles déjà au passé…?
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Écoutez ! Messieurs, elles pleurent, elles pleurent, n'entendez-vous pas les plaintes de ces dames? Elles pleurent à cause de leurs enfants tombés au front, elles pleurent à cause des viols perpétués sur elles, elles refusent d'être consolées parce que le Mali va mal, très mal.
Un degré de désastre jamais vu et vécu au Mali ! Nous les femmes maliennes, nous le vivons depuis janvier dernier. Un moment cauchemardesque qui fait que nous n'avons que nos yeux pour pleurer. Le climat d’insécurité permanente sur le territoire malien implique davantage la psychose parmi tant de femmes. Alors que ce pays, hier sous le gouvernement ATT, était plongé dans la crise du Nord déjà insupportable. A cela est venue s’ajouter le coup d'Etat du 22 mars. Les conséquences sont les viols de femmes et la mort de plusieurs jeunes, nos enfants, l'avenir de notre pays.
Au Nord, beaucoup de femmes souffrant de blessures ou e maladies causées par ces viols qui peuvent conduire à la mort n'ont pas accès aux soins nécessaires. On ne constate que la destruction des infrastructures sanitaires depuis l'attaque de leurs villes. Pourtant, la souffrance des femmes est négligée, ce qui crée à la longue des conséquences périlleuses pour leurs familles. Tel est aujourd'hui notre sort provoqué par différentes fractions rebelles, y compris le CNDRE, et laissant nos plaies saignantes.
En réalité, qui sont les plus perdants dans ce conflit? N'est-ce pas les femmes qui, en premier lieu, sont souillées de par leur honneur et ensuite par la perte de leurs enfants tombés dans une bataille qui n'est pas la leur ? Ni le gouvernement, ni ceux qui se disent nos responsables ou même l'ADH, qui sont pourtant là pour protéger les droits de l’homme, n'honorent leurs mission ! Et dire que chacun fait son jeu d'intérêt et non celui des Maliens. Il y a lieu donc de se demander : quel est l’avenir de cette société dont un bon nombre de femmes sont physiquement et psychologiquement malades à cause d’actes ignobles ?
Lors de la constitution du nouveau gouvernement, nous avons repris de l’espoir. Cependant, nous avons vite compris que ces hommes ne peuvent éradiquer, voire alléger nos souffrances et nos traumatismes sur le coup. En raison de l’impuissance du gouvernement face au comportement de ces militaires, les lois et le droit des Maliens ne sont plus respectés. Et l'armée elle-même vit un clivage sans précédent. Nous sommes terrorisées chez nous et humiliées aux yeux du monde entier.
L'urgence n'est pas de savoir qui domine ou pas, l'urgence doit particulièrement s'accentuer sur les besoins de la population. Le gouvernement se trouve dans une impasse. Malgré tous les efforts qu’il a déployés pour sortir le Mali de cette crise, on doute que le Premier ministre Cheick Modibo Diarra puisse apporter aucune solution satisfaisante et mener à bien sa mission tant qu'il n'est pas libre de ses actions : ce dont nous doutons.
Tôt ou tard, le Mali traduira en justice tous les responsables qui l'ont conduit dans ce malheur. Alors les femmes maliennes auront l'occasion de crier haut et fort tous les maux dont elles souffrent aujourd'hui.
NNC