Après la violente marche de protestation du mercredi dernier qui s'est soldée par l'arrestation de quatre personnes, de nombreux manifestants ont à nouveau pris d'assaut hier jeudi le boulevard de l'indépendance à la demande de la coalition des forces patriotiques et du Chérif de Nioro du Sahel. Réunis autour d'une coalition, les protestataires ont exigé la tenue immédiate des concertations nationales sans condition. Ils ont réaffirmé leur opposition à toute adoption par l'assemblée nationale d'une feuille de route qui ne soit pas issue des assises nationales. Ils se sont dits en outre déterminés à user de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs doléances.
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Younoussi Hameye Dicko (lisant le discours) lors de la marche[/caption]
Ce sont plusieurs acteurs politiques et responsables d'organisations de la société civile qui ont convergé vers le boulevard de l'indépendance pour dénoncer avec la dernière rigueur ce qu'ils ont qualifié de tentative de musèlement du peuple souverain. En première ligne les responsables de la Copam Docteur Oumar Mariko, les professeurs Younouss Hamèye Dicko et Rokiatou Sanogo, Boubacar Boré de Yèrèwoloton, ceux de l'alliance IBK 2012, Amadou Soulalé, plusieurs organisations et associations de la société civile, les disciples du Chérif de Nioro du Sahel, entre autres.
Les marcheurs sont partis de la Chambre de commerce et d'industrie du Mali en passant par la bourse du travail avant de s'immobiliser au niveau du boulevard de l'indépendance. Cette marche contrairement à celle d'hier était encadrée par les forces de sécurité.
Le président de la Copam, professeur Younouss Hamèye Dicko explique les raisons de la marche par le refus du président par intérim de la tenue des assises nationales pourtant attendues par la communauté internationale en écho à l'attente et aux exigences du peuple malien. Pour Younouss Hamèye Dicko, ces concertations nationales constituent un passage obligé pour la réalisation des objectifs cardinaux et sacrés de la transition que sont la libération du nord et l'organisation d'élections libres crédibles et transparentes. Les forces patriotiques qualifient cette attitude du président par intérim de haute trahison. Une trahison qui s'est exprimée par le
"renoncement implicite à la tenue des concertations sans l'avis du peuple et la démarche cavalière visant à soumettre une feuille de route à l'assemblée nationale au mépris du projet de feuille de route élaboré par la commission nationale d'organisation ".
C'est fort de cela que les forces patriotiques ont dit
"non à la présidence fantoche de Dioncounda Traoré" et réaffirmé la mise en place d'un conseil nationale transition pour le changement.
Dans une déclaration commune, la coalition des forces patriotiques réclame avec insistance la tenue sans délai des concertations nationales souveraines au plus tard du 10 au 15 janvier 2013. Elle a déclaré s'opposer par tous les moyens légaux à toute tentative de faire adopter une feuille de route par une assemblée nationale ne détenant plus le suffrage du peuple.
La responsable du MP22 Rokiatou Sanogo a indiqué que les protestations vont continuer aussi longtemps que possible. Et que les forces patriotiques vont user de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs doléances.
Par ailleurs, le représentant du Chérif de Nioro a de son côté réaffirmé le soutien indéfectible de l'érudit aux idéaux des forces patriotiques du Mali.
Il a en outre précisé que le Chérif de Nioro dit ne reconnaitre qu'un pouvoir légitime choisi par les Maliens et non imposé par la communauté internationale. Il s'est dit également opposé à toute intervention militaire étrangère au Mali.
Abdoulaye DIARRA