Amadou Abdoulaye Diallo, PDS : « Le document de synthèse des pourparlers d’Alger est tellement mauvais qu’il n’est même pas bon de s’en référer »
La politique de sortie de crise du gouvernement actuel est celle qui a été proposée depuis 2004 sous ATT. Car depuis 2004, ATT disait que la question du nord était un problème difficile et qu’il fallait prévaloir le dialogue. A l’époque il a été critiqué pour sa vision de la résolution de la crise. Mais depuis que nous ne sommes pas au pouvoir, tout aura été fait, même la guerre, mais nous sommes revenus au dialogue. Pire, l’accord d’Alger signé par le régime ATT [en 2006] est plus avantageux pour le Mali que le document de synthèse d’Alger [2014]. Si on devait signer un autre accord cela devrait être meilleur que le précédent. Mais malheureusement, ce document est tellement mauvais qu’il n’est même pas bon de s’en référer pour résoudre la crise du nord. Nous rejetons le document et nous rejetons tout accord qui y sera inspiré.
Sheyti Ag Akado, représentant de la communauté Bellha : « Il y a une volonté affichée du pouvoir de diviser le Mali »
La visite forcée de Mara à Kidal, la libération des terroristes, le détournement de l’argent public au moment où des gens viennent nous aider, tout indique que le pouvoir actuel ne fera rien pour éviter la division du Mali. Il y a une volonté affichée de deviser le Mali. Mais les communautés Bellha, Sonrhaï, Peulh, Bambara, Bozo, arabe et tamashek n’accepteront jamais. Et si le pouvoir continue de nous piétiner, il nous trouvera sur son chemin, il risque de leur arriver ce qui est arrivé au Burkina Faso. Nous rejetons cet accord et prenons à témoin le peuple malien.
Younouss Hamèye Dicko, RDS : « Je remercie Tiébilé Dramé pour le travail qu’il fait pour le Mali »
Si certains ont remercié Tiébilé Dramé pour l’énorme travail abattu dans l’opposition républicaine, moi je le remercie pour le travail qu’il fait pour le Mali. Je le remercie pour sa lecture à la fois politique et patriotique. Car son discours politique consiste à critiquer l’adversaire mais sa lecture patriotique consiste à poser avec clarté les problèmes du pays et à proposer des solutions. Ce qui se passe au nord, je vis personnellement, comme une humiliation personnelle, une impuissance personnelle. Aujourd’hui, on se méfie les uns les autres, nous n’avons jamais connu cela. Concernant les négociations d’Alger, si on est revenu avec les textes d’Alger, ce que le gouvernement n’a pas voulu avaler la couleuvre de l’ancien texte rien n’a changé, on n’a pas tenu compte des remarques que nous avons faites. Avec le Parena, nous avons les mêmes perceptions : que le gouverneur soit élu. Mais le gouverneur que nous avons demandé n’est pas le monstre qui est dans l’accord. Je pense comme Tièbilé Dramé que le Mali doit se retrouver. Le problème ne peut pas être résolu par une majorité présidentielle, mais par un rassemblement de tout le peuple malien.
Les copies nous reviennent chaque fois d’Alger, nous les refusons. C’est parce que nous ne nous sommes pas concertés avant d’y aller. Nous n’avons pas été unis pour y aller, et ce n’est pas trop tard que les Maliens se rassemblent pour élaborer un document qui sera remis au gouvernement…
Aliou Nouhoum Diallo, Adema Pasj : « Le Parena est un acteur majeur de la démocratie malienne »
Le Parena est un acteur majeur de la démocratie malienne. Il fait des révélations qui obligent tout homme de raison et de cœur à se poser des questions sur l’avenir du Mali. Ce qui a été dit va en droite ligne avec la vision de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema). Autant il est souhaitable que des accords soient signés rapidement, mais il serait dangereux de signer coûte que coûte quelque chose qui va contribuer à la dislocation de notre pays. Ne pas consulter les Maliens avant la signature de cet accord est très dangereux pour le pays.
Ibahima N’Diaye, 2ème vice président de l’URD : « L’accord de Ouaga doit être salué parce qu’il a permis les élections présidentielles sans lesquelles la majorité présidentielle n’existerait pas aujourd’hui»
Je remercie Tiébilé Dramé pour son combat de qualité. Je pense que la démocratie malienne vous doit beaucoup pour tout ce que vous êtes en train de mener avec beaucoup de convictions et de sacrifices. Vous avez le soutien de l’URD. Je pense aussi que l’opposition malienne a toutes les raisons de se féliciter pour faire de la démocratie malienne quelque chose de respectable. Ce combat, elle est en train de le mener. Beaucoup de pays souhaiteraient avoir une telle opposition démocratique et républicaine. Je félicite tous ceux ou celles qui ont fait ce choix. D’ici quelques mois, quelques années, les Maliens sauront qu’ils ont été trompés. Les accords de Ouaga ont été négociés par un membre de l’opposition, Tèbilé Dramé. J’en suis fier. Car, c’est cet accord qui a permis les élections présidentielles et sans lesquelles la majorité présidentielle n’existerait pas.
Tieboné Tangara, maire Parena élu à Saye : « Le Mali, empire de l’irresponsabilité … par la faute de Mara »
Par la faute du Premier ministre Mara, le Mali a perdu trois symboles à Kidal. Le gouvernorat, l’Ortm et le camp de Kidal. Rien que ça, si Mara était responsable il devrait démissionner le lendemain. Mais, il ne l’a pas fait, Mara est un irresponsable. C’est l’empire de l’irresponsabilité. Le ministre de la Justice, garde des sceaux, et de surcroit chargé des droits de l’homme a été insensible à la libération de combien de présumés criminels, sans forme de procès. J’ai été meurtri quand j’ai vu le ministre Bathily sur les chaînes étrangères, reconnaissant la libération des jihadistes. Il devrait démissionner. Puis les ministres impliqués dans l’affaire avion présidentiel et les contrats de fournitures d’équipements militaires. Ces ministres n’ont toujours pas démissionné. Quel empire d’irresponsabilité !
Mamadou Sanogo, 2ème vice président du parti socialiste Yélén coura : « C’est la légèreté, la faiblesse au pouvoir »
C’est la légèreté, la faiblesse au pouvoir, constatables du sommet de l’Etat jusqu’au petit cadre. Le Président de la République qui déclare qu’il va traquer les jihadistes qu’il a lui-même libérés : nous avons constaté que le pays est à l’envers plus que jamais. Nous appelons les cadres à beaucoup plus de rassemblement pour l’élaboration d’un document qui sera celui du peuple.
Mamadou Hawa Gassama, député Urd élu à Yélimané : IBK devait démettre Mara quand il a dit à la représentation nationale : je ne démissionnerai pas, « Ntè ntèta yorossi ».
Ils sont allés en négociations sans concertations des Maliens. Qu’est ce qui nous reste ? Avant les rebelles couraient pour demander le cessez-le-feu. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui court pour demander le cessez-le-feu. Mara qui veut être brave, va à Kidal, puis se retire, laissant derrière lui de nombreuses victimes en vies humaines. Et nous en vivons les conséquences aujourd’hui. Il a dit à l’Assemblée nationale qu’il ne démissionne pas : « Ntè ntèta yorossi ». Pour ça, le Président de la République devait le démettre pour ce propos tenu devant la représentation nationale.
