Les présages de la présidentielle 2012 : Inévitable 2è tour Dioncounda – Soumaïla

Mar 7, 2012 - 20:20
Mar 7, 2012 - 22:02
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Si l’on en croit les oracles politiques et les sondages-qui ne se fient qu’au nombre d’élus et la popularité de chaque candidat-, Dioncounda Traoré de l’Adema Pasj et Soumaïla Cissé de l’Urd seraient qualifiés au second tour. Si les choses se passaient normalement, cette configuration serait inévitable. Qui occupe aujourd’hui plus le terrain que Soumaïla Cissé ou Dioncounda Traoré ? Pourtant, ils sont les deux super favoris de la Présidentielle d’avril prochain. Mais c’est sans compter avec les surprises comme il y en a eues en 2002. Il faut aussi compter avec le dauphin du président si dauphin il y en a. En revanche, si les élections se déroulent de façon transparente, la bataille fratricide aura bel et bien lieu au second tour entre Dioncounda et Soumaïla. Et le troisième larron désigné n’est autre qu’Ibrahim Boubacar Kéïta, un autre membre de la fratrie. C’est lui qui est cité pour les départager. Bref, nous n’en sommes pas encore là. Pourquoi Dioncounda Traoré ira au second tour En 2002, le candidat de l’Adema Pasj, même avec la scission imposée et le sabotage orchestré par le grand manitou, Alpha Oumar Konaré contre Soumaïla Cissé, alors candidat des Abeilles, est arrivé au second tour. Contre vents et marrées. Le parti conserve encore sa force, il a le plus grand nombre d’élus et sa machine électorale (de fraude aussi) est la plus huilée du landernau politique. Si les ténors font bloc derrière Dioncounda, il ira loin. Or, pour le moment, malgré les inquiétudes affichées çà et là, aucun membre du directoire n’est enclin à jouer un sale tour au candidat du parti, à en croire, en tout cas, les adémistes. Mais il ne faut pas perdre de vue les agissements du grand manitou qui aurait même refusé de recevoir Dioncounda à fortiori lui apporter son soutien. C’est justement ce qui inquiète Dioncounda en personne, qui peine à rentrer dans une campagne officieusement ouverte. Même si les adémistes n’auront pas beaucoup de problèmes dans cette campagne, car leur parti est le plus implanté et le plus populaire du Mali. Mais Dioncounda n’a pas beaucoup d’argent pouvant lui permettre de soigner son image chez les Maliens qui l’assimilent à un gars qui n’a aucun charisme. Un handicap qui risque fort de lui coûter le fauteuil tant convoité. En tout cas, sauf si le candidat de l’Adema est maudit, le parti doit accéder au second tour. Quid de Soumaïla Cissé ? Contrairement à Dioncounda Traoré, Soumaïla Cissé travaille depuis longtemps à briguer la magistrature suprême. Il doit compter sur son parti et son argent. Sa première expérience à une élection présidentielle lui a permis de se hisser au second tour contre le candidat ATT qui l’a battu à plate couture, avant de lui ouvrir le chemin de l’Uemoa. Dans la capitale burkinabé, Soumaïla Cissé a passé tout le clair de son temps à travailler pour les Etats membres de l’Uemoa mais sans perdre de vue son objectif final : être le président de la République du Mali. En réalité, pendant les 10 ans de règne d’ATT, Soumaïla Cissé n’a fait que préparer la présidentielle 2012. Autant dire qu’il a déjà fait près de 10 ans de campagne. Aujourd’hui, comme le Pasj, l’envergure de son parti (l’Urd) et son charisme joue en sa faveur dans une élection annoncée pour être très ouverte. 2è parti politique après l’Adema Pasj, l’Urd compte une trentaine de députés. Le parti a réussi à phagocyter de nombreuses formations lilliputiennes mais qui comptent beaucoup d’autant que ce sont des partis qui ont, en majorité, des fiefs. L’Urd plus le charisme de son candidat donnent un poids devant lui permettre d’accéder au second tour de la présidentielle d’avril. Sauf surprise de dernière minute. IBK, le faiseur de roi Les partisans d’Ibrahim Boubacar Kéïta croient dur comme fer que son heure a sonné. Lui-même le clame à tous les meetings, « 2012 n’est pas 2002 », faisant allusion à la présidentielle de 2002 où la rumeur et la suspicion affirment que le candidat du Rpm a été écarté par tripatouillage des résultats au profit de ATT. Autres temps, autres mœurs ! Le Rpm n’est plus ce qu’il était. Le parti a pris un sérieux coup de massue sous le second mandat d’ATT. D’une quarantaine de députés, il ne compte plus que 10 aujourd’hui. Son président, le très ‘’vénérable’’ IBK n’a plus suffisamment d’argent. Or, c’est sur ses épaules que se reposent toutes les dépenses du parti. Il l’a dit lui-même pendant la campagne des législatives en commune IV. Mais comme l’a dit notre confrère et professeur de sociologie politique à l’université de Bamako, Bacary Camara, ‘’IBK est aujourd’hui plus fort que son parti. Son parti ne tient que par le charisme de son président’’. Toute chose pouvant l’amener loin dans cette course de fond. Même si logiquement il ne doit arriver, au final, que 3è et s’offrir du coup une position de faiseur de roi. Il vendra cher sa peau. Les magiciens de la présidentielle Créer un parti politique ou un mouvement politique la même année et prétendre la même année à la magistrature suprême relèverait de la magie. Ils sont nombreux dans ce cas. Nous ne pouvons nous empêcher de parler de deux cas : Modibo Sidibé et Jeamille Bittar. Ancien Premier ministre, Modibo Sidibé a gravi tous les échelons de l’administration mais il est toujours resté dans sa tour d’ivoire. Cet illustre inconnu de la scène politique est rentré par effraction dans l’arène. Cité comme étant un homme de bureau, Modibo Sidibé, en déclarant sa candidature à la présidentielle de 2012 nourrit l’envie de marcher sur les plates-bandes de son ancien patron (ATT). Sauf qu’il n’a pas le même charisme encore moins la même histoire que ce dernier. Ses quatre ans passés à la primature ont dû lui donner des idées. Mais n’est-pas ATT qui le veut ! On ne peut aussi passer sous silence la prétentieuse candidature de Jeamille Bittar. Un Transporteur venu à la tête de la Chambre de commerce à la suite d’un scrutin truqué. Si la constitution donne le droit a tout Malien jouissant de ses droits civiques de se présenter à une élection présidentielle, dans les règles de l’art, cela ne veut pas dire que même ceux qui n’ont aucune base politique encore moins de programme doivent le faire. C’est justement ce que Bittar n’a pas compris. Comment va-t-il gagner cette élection ? Si magicien il y en a, il en est un. Ils sont nombreux mais inutile de se pencher sur ceux qui n’ont même pas pu avoir le fameux parrainage des élus ou qui le cherchent encore désespérément. Il s’agit entre autres de Soumana Sako, Cheick Bougadary Traoré, Kassoum Coulibaly, Mamadou Djigué dit Djaff, Me Tidiane Guindo.... Alhassane H.Maïga

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