Lettre à mon oncle Bass,
Et toi-même, tu sais, l’écrasante majorité des Maliens n’ont, ni à manger, ni à boire, ni des abris. Nous les "en bas" sommes donc des malades, des mort-vivants. Alors, de quelle vie me parles-tu cher oncle ? Puisque, je n’en ai guère. Et ce qui me révolte davantage, c’est que, en plus de la précarité absolue dans laquelle nous survivons, certaines "personnalités" économiques de ce pays, nous narguent.
C’est le cas de ces gros importateurs de céréales sucre, lait et autres qui nous vendent à prix d’or leurs produits. Profitant de la situation de crise dans le pays et des facilités et autres avantages que leur accordent nos autorités, ils font prospérer leurs affaires, vendent et revendent, avec bénéfices et plus value. En somme, notre malheur aujourd’hui, fait leur bonheur. D’ailleurs, malgré tout le carnaval de discours des autorités actuelles du pays, rien n’a encore changé. Le kg de riz est vendu à plus de 400 Fcfa, le petit mil à 300 Fcfa et le sucre à 650 Fcfa.
Et, c’est dans cette situation que nous avons entamé la semaine dernière le mois sacré du Ramadan. Exceptionnelle occasion, pour ces gros et petits commerçants, de se frotter les mains et se lécher les babines, livrés qu’ils sont, en toute impunité, à toutes sortes de spéculations. Ha ! les crocodiles, les vampires, les margouillats bipèdes. Tout mon souhait est de les voir vomir, ici même sur terre, tout le sang et la sueur du peuple qu’ils ont bus, avant leur départ pour Laharabougou. Là-bas, Walahi, Bilahi, je jure il n’y aura ni des gens "d’en bas", ni "d’en haut", ni d’"en haut d’en haut", encore moins des discours ... Aussi, cher tonton, ne te fais aucun souci pour la famille à Fantambougou-Bamako, ni même pour les autres Maliens d’en bas à l’occasion de ce mois de carême. Le Ramadan, n’effraie personne au niveau de l’écrasante majorité des Maliens, car, à jeun, tous, nous le sommes, du 1er janvier au 31 décembre de chaque année. Sur un tout autre plan, je t’informe cher oncle que rien ne va dans le marigot politique malien. En effet, la Communauté Internationale, notamment la CEDEAO exige qu’un gouvernement d’union nationale soit installé au Mali avant le 1er Août 2012. Ce que le "navigateur" de la Transition et ses manipulateurs semblent accepter. Mais, au moment je t’écris cette lettre (4 jours avant le délai fixé) rien n’a été encore fait. Et pour cause, le FDR qui regroupe les plus grandes formations politiques du Mali, exige la démission pure et simple du navigateur dont le bilan, après trois mois à la tête du gouvernement de transition, est catastrophique. De leur côté, les manipulateurs du navigateur disent ne pas accepter son éjection de la "navette Mali". Dans ces conditions, le blocage est imminent car, nombreux parmi ce beau monde qui ont les dessous des pantalons troués ont peur, très peur. Où va-t-il, le Mali ? Walahi, bilahi, je jure, seul Dieu le sait. Allah Akbar ! A lundi prochain Inchallahou ! Par ton petit Ablo !
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