Lettre de la Cour Constitutionnelle à Alpha Oumar Konaré : quand le régime IBK avoue son échec

Octobre 27, 2019 - 20:01
Octobre 27, 2019 - 22:07
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Lettre de la Cour Constitutionnelle à Alpha Oumar Konaré : quand le régime IBK avoue  son échec
La Cour Constitutionnelle du Mali invite  l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, à s’impliquer dans le processus du dialogue national inclusif en cours au Mali. Cet appel qui a été fait à travers une lettre confidentielle en date du 22 octobre sonne comme un cuisant échec du régime IBK. maliweb.net - La Cour Constitutionnelle du Mali dirigée par Manassa Dagnoko serait bien inspirée de se passer de cette mauvaise publicité. En effet, dans une lettre confidentielle en date du 22 octobre, la haute juridiction malienne sollicite l’implication de l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré (Ndlr au pouvoir de  1992 à 2002), dans le processus du dialogue national inclusif. La doyenne des sages justifie sa démarche par le fait que la Cour Constitutionnelle n’est pas une juridiction figée et qu’elle a pour rôle profond de créer les conditions de pacification des rapports socio-politiques. Cette sortie de la Cour Constitutionnelle a laissé pantois plus d’un Malien. «Un fake ? », s’interroge Me Mamadou Ismaël Konaté sur son compte Twitter. Abassourdi par la nouvelle,  l’ancien Garde des Sceaux estime que « le contenu de la correspondance est intensément politique, pour une institution, chargée du contrôle de la conformité des lois à la constitution, veiller au fonctionnement régulier des institutions, superviser les élections ». Un avis partagé par Seydou Oumar Traoré, journaliste à la radio Djékafo, qui pense que c’est une tentative désespérée de la Cour Constitutionnelle. D’après lui, ce rôle de rassembleur siérait mieux aux leaders religieux ou aux communicateurs traditionnels (RECOTRADE). Selon Macké Diallo, membre du bureau politique national de  l’Union pour la République et la Démocratie (URD), si c'est pour bien faire, nous devons solliciter tous nos anciens présidents ensemble. « Et sans passer par la Cour Constitutionnelle », a-t-il écrit sur Twitter. Un aveu d’impuissance La Cour Constitutionnelle sans le savoir étale au grand jour un malaise général au sommet de l’Etat et « un amateurisme sans précédent » comme écrivait sur sa page Facebook, Seydou Oumar Traoré. C’est un aveu d’impuissance et/ou d’échec du président de la République qui peine à faire sortir le Mali de la crise multidimensionnelle. Sinon comment comprendre cette lettre de la Cour Constitutionnelle, qui à la limite supplie l’ancien chef de l’Etat  à s’impliquer dans le dialogue national inclusif ? Lui qui a quitté le pouvoir depuis 2002. Comment demander l’implication d’une personne accusée par beaucoup (y compris dans les bataillons d’IBK)  d’être à la base des problèmes qui frappent le pays ? Et puis pourquoi au nom du dialogue républicain le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, ne sollicite pas l’implication de son prédécesseur ? La vérité est que le chef de l’Etat n’a pas su arrondir les angles. Dès son élection, il a par sa communication catastrophique et désastreuse contribué à braquer ses prédécesseurs contre lui. N’avait-il pas qualifié le Général Moussa Traoré de « Grand Républicain » au grand dam de tous les démocrates ? Il faut aussi rappeler que la haute juridiction n’est pas sans reproche et elle ferait mieux de se taire. L’actuelle Cour Constitutionnelle à travers ses décisions et ses prises de position n’a pas contribué à abaisser les tensions. Appelée à se prononcer sur la tenue du référendum en 2017, elle avait qualifié l’insécurité qui sévissait à l’époque de « résiduel ». Une erreur d’appréciation  que la Cour Constitutionnelle n’a jamais fait son mea culpa. Les deux tours de l’élection du président de la République en juillet-août 2018 ont fini par achever son crédit. Abdrahamane Sissoko/Maliweb.net  

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