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![Fousseyni DIARRA](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/11/Fousseyni-DIARRA.jpg)
Fousseyni DIARRA[/caption]
J’ai lu avec stupéfaction l’article du journal Le Monde qui pour moi n’est que pure sensation. Néanmoins permettez-moi de vous rappeler une partie de ma contribution parue sous le titre : « vérité pour la réconciliation » L’Aube (du 25/01/2014) et diffusé sur Maliweb. Je citais le Général DE GAULLE : « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».
Dans une autre de mes contributions « Lettre à ATT », je saluais son don de soi pour l’instauration de la démocratie dans notre pays et ses belles réalisations dont une a été récemment inaugurée avec faste et accompagné d’un hommage pathétique que vous avez rendu à votre frère cadet. Dans cette contribution, je disais : « D’aucuns penseront que je suis un pro ATT, je répondrai tout simplement que je suis un pro réconciliation nationale, et que j’adopterai la même attitude et opterai pour la même démarche si par un concours de circonstance, le Président Ibrahim Boubacar KEITA venait à être victime de dénonciations calomnieuses avec l’épée de Damoclès sous forme d’injustice au-dessus de sa tête ».
Cher frère Président : après l’euphorie, l’exubérance d’idées et l’enthousiasme qui escortent le plus souvent l’ascension à la magistrature suprême, vous voilà Président de la République d’un Pays où la phase hideuse de la guerre persiste et où les défis énormes et multiformes vous interpellent. Mais malheureusement c’est le moment choisi par certains qui au lieu de compatir à la douleur de notre pays transforment vos nuits en insomnie tant vous êtes touché au plus profond de vous-même.
J’aurai souhaité que cette insomnie ait pour cause le problème du Nord, l’emploi et le panier de la ménagère.
Cher frère Président
Je ne peux néanmoins que critiquer objectivement une méthode qui semble faire florès dans votre gouvernement. Il s’agit des communiqués du gouvernement diffusés par le gouvernement du Mali.
Le premier qui a créé stupéfaction et suscité incompréhension dans le monde, c’est quand il s’est agi de traduire votre frère cadet devant la Haute Cour de Justice, qui faut-il le rappeler n’est ni un exfiltré ni un fugitif. Une simple convocation de la part des autorités maliennes aurait suffi pour qu’il réponde en lieu et place de ce communiqué dont la méthode de diffusion a heurté plus d’une conscience.
Le deuxième communiqué me pousse à croire que dans le traitement du dossier du journal Le Monde, des conseils avisés et la bonne approche ne vous ont pas été prodigués par certains de vos collaborateurs qui me semble t-il le plus souvent font dans la précipitation, sans analyse ni discernement. Sinon comment comprendre, quelque puisse être l’offense qui vous a été faite personnellement, vous êtes le chef de l’Etat, habillé du manteau de l’autorité suprême que vous confère la loi fondamentale. Et chacun de vos faits et gestes, vos déclarations sont au nom du Mali qui faut-il le souligner encore et encore n’est pas ordinaire car son histoire est toujours là pour nous rappeler sa grandeur.
Un simple communiqué de vos avocats et proches collaborateurs auraient suffi pour condamner et prendre les mesures idoines qu’impose la situation ainsi créée par le journal Le Monde à qui j’ai envie de citer Euripide qui disait : « Parle si ce que tu as à dire est plus grand que le silence, sinon tais-toi ». En homme d’Etat, vous êtes au dessus du lot et de la mêlée. Absorbé que vous êtes à résoudre les problèmes présents et préparer l’avenir des futures générations sans vous attarder sur ce dossier.
Cher frère Président
Dans nos sociétés de l’information en continu avec la course effrénée au scoop, au buzz, au sensationnel qui altère très sérieusement les capacités d’analyse rationnelle et de réflexion indispensable pour juger de manière responsable, il me revient de m’adresser à mes frères et sœurs maliens que le moment est venu de nous faire violence, de taire nos bavardages et nos divergences inutiles et nous concentrer sur l’essentiel. C’est-à-dire que les flèches restent dans leur carquois, que le venin reste dans les crochets et le tison loin du feu. Battons-nous pour l’unité de notre pays, la réconciliation nationale afin que tout ce qui sera fait de nos vies brèves sera la fierté de nos enfants et petits enfants quand on citera nos noms.
Cher frère Président courage et que Dieu vous protège.
Patriotiquement Vôtre.
Fousseyni DIARRA
Pilote Commandant de bord à la retraite
A Fass Mbao – Dakar/Sénégal
Tél : (00221) 33 853 00 48
Cél : (00221 77) 165 27 44