Les prises de position des alliés politiques de l'ex-junte ont le mérite de favoriser
l'avancée des terroristes qui ont pris les armes contre le Mali. C'est pourquoi certains observateurs se posent la question de savoir si Oumar Mariko et ses amis sont véritablement dans la République où s'ils veulent la disparition du Mali sous les coups de boutoir des " fous de Dieu ".
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/01/mariko-younouss-x.jpg)
Ils étaient, à la surprise des observateurs, les rares acteurs politiques qui ont applaudi le coup d'Etat du 22 mars 2012, qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. Le parti SADI du Dr Oumar Mariko, le RDS du Pr Younouss Hamèye Dicko et quelques groupuscules associatifs étaient alors apparus comme les alliés politiques de la junte militaire du capitaine Amadou Haya Sanogo. Ils avaient, dans ce contexte, opposé une fin de non recevoir catégorique à toute intervention militaire
"étrangère" pour aider l'armée malienne à venir à bout de l'attaque des jihadistes dont le pays est victime. Oumar Mariko, Rokia Sanogo, Cheick Mohamed Tabouré, Adama Traoré, Hammadoun Amion Guindo, Pérignama Sylla et d'autres ont pris des positions qui, à l'analyse, font plutôt l'affaire de ceux qui ont pris les armes contre l'Etat malien.
D'abord, en saluant le coup d'Etat qui a rompu le commandement opérationnel de l'armée et facilité la prise des grandes villes du septentrion par les terroristes et les jihadistes, les leaders du MP-22, de la COPAM, de l'ADR, de Yéréwoloton avaient intrigué les observateurs par cette impertinence. Ensuite, en brandissant un nationalisme de mauvais aloi pour exiger la libération du territoire malien par les seules forces armées nationales, les pro-putschistes commençaient à confirmer les soupçons qui pesaient sur eux.
Il s'agissait de se demander si les alliés politiques de la junte roulaient finalement pour les jihadistes qui amputaient les mains et les pieds dans le septentrion du pays. Ces interrogations se justifiaient dans la mesure où il était apparu clairement que Oumar Mariko et ses amis voulaient un pourrissement de la situation sécuritaire dans le nord en s'opposant à tout appui extérieur. L'insistante revendication de cet appui des pays voisins a conduit les pro-putschistes à lâcher un peu du lest pour accepter finalement un appui des amis du Mali, mais "
seulement en équipement et en logistique pour que l'armée malienne fasse le boulot ". Or, il était apparu qu'avec les replis tactiques observés par les troupes maliennes, on ne pouvait que conclure que la puissance de feu de l'ennemi appelait légitimement à une aide tant en hommes qu'en matériels de la part des pays voisins du Mali, mais aussi des troupes africaines voire occidentales.
Cette lecture de la situation s'est surtout imposée quand les responsables militaires proches de l'ex-junte ont fini par accepter l'appui militaire extérieur (en logistique et en hommes) mais en affirmant que c'est à l'armée nationale de jouer le rôle principal dans cette reconquête du territoire. Même si le capitaine Amadou Haya Sanogo a accepté finalement une intervention militaire extérieure en appui aux troupes maliennes, Oumar Mariko, Younouss Hamèye Dicko continuaient de rejeter "
toute présence de militaires étrangers sur le sol malien". Cette variation de ton entre l'ex-junte et ses alliés politiques était sûrement due à la pression qui s'exerçait sur le chef des putschistes surtout par les Américains et les Français, qui lui interdisaient de jouer un rôle quelconque dans la transition politique.
Et cette évolution n'a aucunement convaincu le MP-22, la COPAM et les autres groupuscules d'ajouter de l'eau à leur vin. Les 8 et 9 janvier derniers, ces thuriféraires descendent dans les rues pour cette fois, exiger la démission du chef de l'Etat, chef suprême des armées d'un pays en guerre ! Ce qui aurait été qualifié de crime de haute trahison sous certains cieux (voir notre article d'hier intitulé "
L'histoire fait un pied-de-nez à la COPAM "). Comme si cela ne suffisait pas à calmer leurs ardeurs, Oumar Mariko et ses amis ont, depuis les derniers développements de cette crise, eu le culot de dénoncer l'état d'urgence proclamé par le chef de l'Etat.
Face à la presse le samedi dernier, le désormais ancien député de Kolondiéba (région de Sikasso) fulmine sa colère contre l'état d'urgence, décrété, selon lui "
en toute illégalité pour mieux s'opposer aux revendications populaires de concertations nationales souveraines immédiates". Et l'ancien leader estudiantin de marteler que le "
MP-22 dit non à l'état d'urgence " tout en promettant de poursuivre avec les manifestations dont le but, reconnaissait-il sur RFI, vise, "
non à déstabiliser le pays, mais le régime du président intérimaire ". Seulement, en déstabilisant le régime au moment où l'existence même du pays est menacé, on peut, sans risque de se tromper, affirmer que les pro-putschistes faisaient l'affaire des terroristes. S'en rendaient-ils compte ? Difficile de croire le contraire.
Faut-il rappeler que Dr Oumar Mariko se serait rendu récemment à Niafunké (région de Tombouctou sous occupation) pour prendre des contacts avec des éléments proches de ces bandits armés ? On se demande si ces efforts de l'homme fort du parti SADI visaient à résoudre la crise sécuritaire que traverse le pays ou plutôt à…jouer au pompier pyromane. Ceci, dans la mesure où il nous est revenu que M. Mariko aurait, dans le cadre de ce placement, appelé des acteurs proches des terroristes à ne pas accepter une quelconque implication de la CEDEAO dans la résolution de la crise.
Bruno D SEGBEDJI
L'état d'urgence pris à partie par SADI
Lors d'une conférence de presse samedi au siège de Radio Kayira, le bouillant secrétaire général du parti SADI, Dr Oumar Mariko s'est insurgé, comme il en l'habitude, contre l'état d'urgence décrété par le président de la République par intérim pour faire face à la grave crise sécuritaire que traverse le Mali ces derniers temps.
Appuyé par Dr Rokia Sanogo et d'autres agitateurs, les déstabilisateurs du MP 22 ont menacé de poursuivre leurs manifestations en réclamant la démission du président intérimaire, Pr Dioncounda Traoré et la tenue immédiate de concertations nationales souveraines. "
Tout ce qui intéresse M Dioncounda Traoré et ses copains du FDR, c'est la conservation du pouvoir coûte que coûte, même si cela doit être au prix de la perte de la liberté et de l'indépendance pour notre peuple. Aussi, dans un élan désespéré, ils ferment les écoles on ne sait trop pourquoi, décrètent l'état d'urgence en toute illégalité pour mieux s'opposer aux revendications populaires des concertations nationales souveraines immédiates", ont déclaré les conférenciers.
B D S