L’excision : La pratique résiste au temps

Fév 4, 2013 - 19:43
Fév 4, 2013 - 19:43
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Instaurée en 2003 par les Nations Unies,    la journée du  6 février est célébrée chaque année à travers le monde. Il s’agit d’une journée dédiée à la lutte contre les mutilations génitales féminines et  l’abandon de la pratique de l’excision. Les mutilations génitales féminines, l’excision sont des pratiques bien courantes en Afrique de l’ouest depuis des décennies. Dans le monde, 2 millions de filles subissent l’excision (source Plan-Mali) et environ  89% à 94% de filles maliennes subissent encore une  mutilation génitale, la forme la plus courante  étant l’excision. Notre pays, à l’instar des autres communautés, va célébrer la journée du  6 février  pour démontrer les efforts  gouvernementaux et ceux des organisations non gouvernementales et autres acteurs tous engagés dans la lutte pour l’abandon de la pratique. Depuis une décennie,  les acteurs la lutte contre l'excision mènent des campagnes pour bouter la pratique. Des progrès significatifs ont été remarqués, des lois ont été votées pour abolir la pratique dans certains pays tels que le Burkina Faso et le Sénégal. Une loi à laquelle tiennent fermement les acteurs militants pour l’abandon de la pratique dans notre pays.  Mais vu les statistiques du dernier  EDSM au Mali, une comparaison   entre 1996   et  2006, montre  le taux de pourcentage de la pratique dans certaines localités : à  Bamako (95.3% -92.6%) ; pour  Ségou (93.9% -92.2%) et  Mopti (88.3%-75.4%). Quand on se fie témoignages des populations,  cela nous amène à penser que les populations   rurales  sont plus sensibles à la question que les urbaines. En effet, à Fana et  dans la localité de Ségou, l’excision est très pratiquée en dépit de la présence des organisations non gouvernementales qui luttent contre la pratique de l’excision. Alors que dans les villages environnants  nombreux sont ceux qui ont abandonné la pratique, suite aux séances de sensibilisation. Les complications des mutilations génitales sont nombreuses et chaque année des millions sont injectés pour la cause. S’il est bien révolu le tabou où parler de l’excision s’attirait  de la rage, la pratique est loin d’être abandonnée. Sans loi, la pratique continue dans nos contrées et à Bamako, les petites filles sont excisées dans les lieux sanitaires ou dans les toilettes particulières. En effet, de nombreuses personnes à Bamako n’ont pas encore épousé l’idée de l’abandon mais elles préfèrent plutôt « médicaliser » ou mieux « superviser » comme le répètent toutes ces mères à qui on a demandé pourquoi  elles font exciser leurs filles. Khadydiatou Sanogo 

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