[caption id="attachment_45870" align="alignleft" width="245" caption="Des réfugiés maliens photographiés le 4 février 2012 dans le camp de Chinégodar, dans l'ouest du Niger. © AFP"]
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CHINEGODAR (Niger) (AFP) - 16:15 - 05/02/12 - "C'était la panique totale!", confie Tam Mohamed, une jeune femme qui a quitté avec son bébé son village du nord du Mali après la récente offensive de rebelles touareg: comme elle, des milliers de Maliens ont rejoint l'ouest du Niger voisin pour "fuir la mort".
"Nous avons eu chaud. On vendait du bois lorsque nous avons entendu les bruits des armes, nous avons tout laissé pour nous cacher", raconte à l'AFP Tam, 30 ans, arrivée samedi à Chinégodar.
Ce village nigérien à une dizaine de kilomètres de la frontière malienne abrite environ 6.000 personnes, sur près de 10 000 Maliens et Nigériens qui ont fui les combats entre l'armée malienne et des groupes armés dans le nord du Mali depuis l'offensive des rebelles, le 17 janvier, la première depuis 2009.
En caressant son enfant épuisé par la faim et la diarrhée, la jeune mère jure de ne pas rentrer "avant le retour de la paix" à Adramboucar, sa localité occupée depuis fin janvier par les rebelles maliens, à 8 km du Niger.
[caption id="attachment_45871" align="alignleft" width="245" caption="Un membre de Médecin sans frontières s'occupe d'enfants souffrant de malnutrition le 4 février 2012 au camp de réfugiés maliens de Chinégodar, au Niger. © AFP"]
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Livrés à eux-mêmes presque sans nourriture, sans eau ni soins adéquats, les réfugiés, venus essentiellement de la région malienne de Menaka, sont installés à l'écart du village, sous des abris faits de couvertures, de pagnes et de vieux sacs offerts par les habitants.
"Ouf, nous sommes enfin en sécurité!", lâche Mariam Mohamed, une Malienne de 50 ans, entourée d'une dizaine de femmes et d'une grappe d'enfants arrivés à dos d'ânes.
"Les rebelles tiraient à tue-tête comme des drogués et ce n'était guère rassurant", se souvient Agyachatou, une Malienne de 45 ans qui vivait près de Menaka, arrivée avec ses dix enfants.
"Débandade" des militaires
"Les derniers arrivants nous ont dit que les rebelles sont très fortement armés et ont positionné des armes lourdes sur les hauteurs d'Adramboucar", indique Seïni Abdoul-Hassane, jardinier malien de 32 ans. "Les autorités et les soldats ont fui".
[caption id="attachment_45877" align="alignleft" width="245" caption="Le maire du village malien d'Andramboucar et des compatriotes photographiés le 4 février 2012 dans le camp de réfugiés de Chinégodar au Niger. © AFP"]
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Assis sur une natte avec quelques notables touareg, refugiés comme lui, le maire d'Adramboucar, Aroureïny Ag Hamatou, en boubou blanc et turban noir, raconte: "quand les rebelles sont venus, ils ont attaqué le camp militaire. Les militaires n'ont pas résisté et c'était la débandade".
Bilan de ce sauve-qui-peut: selon le chef du village de Chinégodar, Abdoulaye Mohamed, 18 militaires maliens arrivés de la zone de Menaka attendent d'être rapatriés vers Bamako. Une quarantaine de soldats et leurs familles ont déjà transité par Chinégodar et été acheminés par avion dans la capitale malienne.
AFP