Ligne de force : Libération du Nord Mali : Il urge d’attendre

Nov 23, 2012 - 03:23
Nov 23, 2012 - 05:26
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L'annonce de Romano Prodi, situant une éventuelle intervention militaire africaine à septembre 2013, donne froid au dos. En effet, si elle se matérialisait, elle serait lourde de conséquences pour le Mali et les Maliens à plusieurs égards. [caption id="attachment_56902" align="alignleft" width="310"] Saouti Labass Haïdara, Dirpub L'Indépendant[/caption]

Au plan politique, la gestion de la transition va se poser avec une acuité nouvelle. Déjà, Dioncounda Traoré a été très mal accepté par les forces pro putsch avec la prolongation de son intérim à 12 mois au point que des éléments de celles-ci ont tenté de lui enlever la vie à coup de marteau porté sur le front. Comment vont-elles réagir lorsqu'il sera question de lui accorder un bail supplémentaire à partir de mai prochain, date à laquelle son intérim prendra fin? Ou alors faudra t-il lui trouver un successeur quand le pays sera en plein dans les préparatifs de reconquête militaire ?

Troisième option possible : puisque cette reconquête militaire n'est plus de toute première urgence, toutes les énergies étant désormais mobilisées pour la paix par le dialogue, pourquoi ne pas organiser des est traversée par un malaise illustré par la lettre ouverte du lieutenant -colonel Seydou Moussa Diallo au président de la République par intérim, publiée par le journal L'Indépendant. Tous les soldats et officiers ne sont pas d'accord qu'elle ne doit rien entreprendre contre les occupants du nord sous prétexte qu'elle est mal ou sous équipée. Un prolongement de la durée de son inaction pourrait être source de friction entre militaires.

Les populations du nord élections générales (législatives et présidentielle) qui mettront en place un pouvoir à la fois légal et légitime, ce qui correspond parfaitement à la vision des Etats- Unis d'Amérique ? Ce pays s'interdisant toutes formes de coopération, sauf humanitaire, avec un régime non démocratiquement élu, un partenariat précieux serait rétabli.

L'armée malienne

du Mali sont soumises à d'innommables souffrances, qu'elles soient en exil dans les pays voisins ou à l'intérieur des territoires occupés. Ces souffrances ne feront que croître avec un éloignement du délai d'intervention de la force africaine.  Ajoutons-y les destructions des biens culturels et religieux qui vont s'intensifier.

Si la stratégie des tenants de la paix par le dialogue vise à retourner les mouvements rebelles MNLA et Ançar dine contre leurs alliés d'hier pour faciliter l'anéantissement des derniers, on peut affirmer, au vu des bilans des premiers affrontements, que c'est mal parti.

En effet, à Gao comme à Meneka, les islamistes du MUJAO ont pris le dessus sur les indépendantistes repentis du MNLA. Et si cette donne devait s'imposer à l'avenir en s'élargissant à AQMI et à Ançar dine ? On aura perdu du temps en vain calcul et, à n'en pas douter, les terroristes vont en profiter pour renforcer leurs capacités dévastatrices.

Enfin l'économie malienne, qui ne s'est jamais portée aussi mal, va s'enfoncer davantage. Pour le malheur des entreprises aux abois, des salariés qui ne parviennent plus à joindre les deux bouts, des jeunes frappés de chômage.

Tout cela pour débarrasser le nord du Mali de quelques centaines, au plus de quelques milliers d'apprentis terroristes qui se font exploser avec des lance-roquettes faute  de savoir les manier.

Assurément un prix très lourd à payer à cause de l'inefficacité dont a fait preuve l'armée malienne  sur le champ de bataille et du peu d'intérêt stratégique qu'offre notre pays au double plan économique et sécuritaire pour l'Occident.

Saouti HAIDARA

Depuis Dakar         

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