L’impossible consensus
Organiser des élections crédibles, dans les délais constitutionnels, avec un fichier électoral accepté par tous… c’est le défi à relever par le gouvernement. A quelques mois de la présidentielle c’est une mission impossible. Ou presque.
La dernière rencontre sur le fichier électoral, a eu lieu le 02 juin dernier au Centre International de Conférence de Bamako. Cette rencontre a regroupé les représentants des structures chargées d’organiser les élections, ceux des partis politiques et de la société civile. Son objectif, était d’échanger sur le fichier électoral. Mais, il s’agissait, pour le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales et la Délégation Générale aux Elections, de convaincre les partis politiques du choix d’un fichier électoral sur la base des données du Recensement Administratif à Caractère Electoral (RACE). Evidemment, la rencontre s’est terminée comme elle a commencé : en queue de carpe.
Cependant, le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Général Kafougouna Koné, avait donné le ton à l’entame des discussions. Il ne s’agit pas d’un « affrontement entre le gouvernement et les partis politiques », disait-il dans son discours d’ouverture. Mais il s’agit, explique-t-il, d’œuvrer pour la « stabilité politique de notre pays ».
« Stabilité politique » ? Voilà l’enjeu des prochaines élections. Le manque de consensus autour du fichier électoral rend hypothétique cette stabilité à laquelle toutes les parties semblent tenir.
Pour la classe politique, pas question d’aller aux élections avec le RACE. Malgré les explications du gouvernement sur les deux options (RACE et RAVEC), avec une nette préférence pour le premier, la classe politique, dans sa large majorité, reste campée sur sa position : le RAVEC ou… avec le RAVEC.
Or, pour le gouvernement, vouloir utiliser le RAVEC (Recensement Administratif à Caractère d’Etat Civil) pour les élections de 2012, c’est aller contre à contre-courant. Le RAVEC n’est pas prêt. Et ne peut l’être dans les délais impartis. Même si le gouvernement ne le dit pas expressément. Il faut d’abord mobiliser 15 milliards CFA, recenser les Maliens résidant en Côte-d’Ivoire, corriger les anomalies, informatiser le tout…
Or, le RACE est un « vieux » fichier électoral. Qui a déjà fait ses preuves. Il a servi de base pour les élections de 1992 à nos jours. Même s’il a est jugé trop propice à la fraude, il demeure, selon le gouvernement, un fichier électoral qui peut encore servir. Il suffit de l’améliorer, dit-il. Vraisemblablement, pour lui, il est plus facile d’ « améliorer » le RACE que de parachever le RAVEC. Quoique pour Tièbilé Dramé, président du Parena, « le RACE n’est pas corrigible ».
« Notre tête est ngnagami (mélangée) », s’indigne la représentante de la société civile à cette réunion de concertation sur le fichier électoral. Et de poser la question de savoir : A qui profite cette situation ?
Jeudi dernier, les deux parties ont quitté « l’arbre à palabres », sans déterminer lequel des deux fichiers électoraux, sera utilisé pour les élections générales de 2012. Seul consensus trouvé : la mise en place d’un comité d’experts, constitué des représentants de chaque entité, et qui sera chargé d’approfondir la réflexion en vue d’un… impossible consensus.
Rodrigue
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