L'incertitude demeure sur le sort de l'otage français au Mali

Mar 20, 2013 - 11:23
Mar 20, 2013 - 11:23
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[caption id="attachment_134518" align="aligncenter" width="610"]Philippe Verdon Philippe Verdon[/caption] Les autorités françaises cherchaient mercredi à vérifier la véracité de l'annonce de l'assassinat d'un otage faite par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Mardi 19 mars, une personne se présentant comme l'un des porte-parole d'AQMI a indiqué à l'agence de presse mauritanienne ANI (Agence Nouakchott d'information) que l'un des Français actuellement détenu au Sahel et qualifié"d'espion", Philippe Verdon, a été exécuté, le 10 mars "en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali". Le père de Philippe Verdon a indiqué ne se faire "aucune illusion" sur le sort de son fils. "Je suis très affecté, très fatigué", a déclaré Jean-Pierre Verdon."J'attends confirmation [de la mauvaise nouvelle]", a-t-il ajouté.  EXTRÊME PRUDENCE Une source du ministère des affaires étrangères a indiqué au Monde, en milieu de matinée mercredi, qu'il y avait une "forte probabilité" pour que cette information soit exacte. "Nous sommes en train de vérifier les informations sur la réalité de ces faits", a déclaré la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem lors du compte rendu du conseil des ministres, où le sujet a été abordé par le président de la République. Dans l'entourage du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l'extrême prudence était aussi de mise. "On n'a pas de confirmation à apporter à la fois sur l'information de ce décès et sur les raisons, les circonstances", soulignait-on mercredi. La présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale,Elisabeth Guigou (PS), a affirmé que les autorités ne devaient "pas exclure qu'il peut y avoir de la provocation, des manipulations. A la vérité, je sais que c'est difficile, moins on en parle et mieux ça va, car l'exploitation médiatique est ce que cherchent les ravisseurs". La députée de Seine-Saint-Denis a souligné qu'il fallait"négocier sans verser de rançon, [comme] ça a toujours le cas, pour voir revenir nos 15 otages". [caption id="attachment_134667" align="aligncenter" width="610"]"Nous avons toujours dit que l'Etat français ne paye pas de rançon", a assuré Alain Juppé. "Nous avons toujours dit que l'Etat français ne paye pas de rançon", a assuré Alain Juppé.[/caption] "L'ÉTAT FRANÇAIS NE PAYE PAS DE RANÇON" Alors que les familles des 15 otages français retenus dans le monde se plaignent du manque d'information, le gouvernement a fait savoir qu'il ne verserait pas de rançon. Malgré les menaces répétées d'AQMI sur la mise à mort des otages et les demandes de rançon à hauteur de 90 millions d'euros depuis le début de l'intervention française au Mali, le président de la République et le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, ont fait savoir que le temps des négociations était révolu. Selon des informations du Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à des organisations contre lesquelles elle est"en guerre". "Contrairement à ce qui a été répété depuis quelque temps, il n'y a pas eu véritablement de changement dans la façon dont l'Etat français gère ces dossiers, a déclaré Alain Juppé, ancien ministre des affaires étrangères et de la défense.Nous avons toujours dit que l'Etat français ne paye pas de rançon." "Est-ce qu'il faut pour autant s'interdire de négocier, de trouver des canaux de négociation pourobtenir la libération des otages ? Je ne le crois pas. Il faut continuer à négocier", a ajouté l'ancien chef de gouvernement. Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Ils étaient en voyaged'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches. Le Monde.fr avec  Reuters | 20.03.2013 à 17h24

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