Litige foncier à Niamana : Le torchon brûle entre Coumba Gaz et la population
Le collectif des résidents et propriétaires de terrain de Niamana Extension s’insurge contre Coumba gaz non seulement pour occupation du terrain N° 397 du lotissement de Niamana Extension, réservée pour terrain de sports, mais aussi pour l’émission de gaz suffocant, qui se répand dans les familles pendant les temps de recharge. Pour ce faire, le collectif demande à l’administration de faire toute la lumière sur l’occupation illicite de cette parcelle par Coumba Gaz en vue de le déguerpir.
Implantée au bord de la route nationale N°6, dans la commune de Kalabancoro), Coumba Gaz est une usine d’entreposage de gaz, qui ravitaille le marché malien. Depuis quelques mois, les familles situées aux environs de l’usine, éprouvent des difficultés de respiration à cause du gaz butane qui se répand dans l’atmosphère.
Selon le collectif, au départ de l’implantation de l’usine, ils avaient pris le problème à la légère. Mais par finir, et craignant les conséquences sanitaires du gaz qui se répand, le collectif va prendre le problème à bras- le corps. Ainsi les investigations entreprises au niveau de l’IGM (Institut géographique du Mali, en date du 20 avril 2011) par le collectif des résidents, révélèrent que dans le plan de lotissement de Niamana, le site occupé par Coumba Gaz, à savoir le terrain N° 397, est réservé pour terrain de sports. C’est un terrain de plus de 4 ha réservé pour être un terrain de sports pour la jeunesse. Mais le hic est que Coumba Gaz soutient mordicus que son terrain, qui doit être situé à Tabacoro, est bel et bien le N°397 du lotissement de Niamana qu’il occupe. Confus, le collectif va tenter de voir clair dans cette affaire. Comme dans le plan de lotissement, le terrain N° 325, d’un hectare, réservé pour abriter un centre de santé, avait été aussi occupé par deux personnes en vue d’y construire des pharmacies, le Collectif va adresser plusieurs correspondances aux autorités pour annuler les décisions d’attribution des terrains N° 325 et 397.
Des correspondances ont été ainsi envoyées entre avril et mai 2011 au ministre de l’Administration Territoriales et des collectivités Locales, , au directeur de l’assainissement , de la pollution et des nuisances, au directeur du domaine et du cadastre, au gouverneur de la région de Koulikoro, au préfet de Kati, au sous- préfet et au maire de Kalabancoro, au commissariat de police du 13ème arrondissement, pour l’annulation des décisions d’attributions des dits terrains, mais jusqu’à ce jour, aucune suite favorable.
Mais ce qui est le plus écoeurant, ce sont les propos malencontreux tenus par le préfet de Kati, Mr Ibrahima Mamadou Sylla, à l’endroit de trois membres du Collectif qui l’ont rencontré pour exposer le problème.
En effet, sur demande du contentieux à la préfecture de Kati, les trois membres du Collectif ont rencontré le préfet le 24 mai dernier dans son bureau. Après l’explication du problème par le président du collectif Mr Djougou Kéita, à savoir l’usine de Coumba Gaz qui dégage une odeur qui suffocante et leur intention d’avoir la lettre d’attribution du centre de santé et l’annulation de toutes les décisions d’attribution sur les parcelles N°325 et 397, le préfet Ibrahima Mamadou Sylla ne s’est pas fait prier pour déverser son venin sur les trois visiteurs. Il les répondit en ces termes : « Pendant dix (10) ans on vous attribue des parcelles, non seulement vous n’aviez pas 5F pour réaliser ce qu’on vous demande, ensuite vous êtes des égoïstes réunis là-bas, sortez de mon bureau et allez vous plaindre là où vous voulez ». Pensant taper à la bonne porte, les trois membres du collectif ont finalement compris qu’ils avaient affaire avec un monstre de l’administration malienne.
Le préfet est coupable de délivrance de documents et d’outrepasser son prérogatives. Selon le collectif « seul le gouverneur, avec l’accord des villageois, est habilité à prendre une décision de changement de vocation d’un lot ». Pire, le chef de village et les villageois ont été stupéfaits et surpris de voir Coumba Gaz installé sur un site qui ne lui appartient pas.
En outre le collectif ne comprend pas le comportement du maire de Kalabancoro Issa Ballo pour avoir donné à Aboubacrine Touré l’autorisation de construire sur le site N° 325 qui est prévu pour abriter le CSCOM du quartier. Pour le collectif, le maire doit sauvegarder l’intérêt de la population et non ses intérêts personnels.
De toutes les façons, le Collectif ne comprend pas ce silence coupable de toutes les autorités et est déterminé à se battre pour la fermeture et le transfert de l’usine de Coumba Gaz en dehors de la ville et la restitution de leur terrain de sports.
Quant aux jeunes du quartier, ils se disent aussi déterminés à récupérer leur patrimoine par tous les moyens possibles.
Moussa Diarra
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