Litige foncier à Tiébani : Un Malien de France se fait carotter plus de 12 millions de FCFA avec la complicité d'un notaire

Déc 28, 2010 - 18:30
Déc 28, 2010 - 18:30
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Un Malien de France, Séga Kanouté, vient d'être victime d'une escroquerie pour l'achat d'une parcelle à Tiébani, vers Kabala, dans la Commune de Kati. Il s'est fait carotter plus de 12 millions de FCFA avec la complicité d'un notaire de la place. 

Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a toujours salué les initiatives des Maliens de l'extérieur visant à investir dans leur propre pays. Et pourtant, nos compatriotes, surtout ceux de l'Europe, plus précisément de la France, sont très souvent victimes d'escroquerie et d'abus de confiance de la part de certaines personnes y compris des membres de la famille judiciaire, lorsqu'ils veulent acheter des parcelles. Le cas de Séga Kanouté, un Malien de France, défraye aujourd'hui la chronique.

Après avoir construit une maison à l'ACI 2000, ce jeune homme était prêt à acquérir un autre terrain à Bamako. C'est ainsi qu'une parcelle lui fut proposée au quartier de Tiébani, dans l'Arrondissement de Kalaban-Coro, dans la Commune de Kati. Pour convaincre Séga Kanouté, les coxeurs lui ont fait savoir que tous les papiers du terrain sont au complet. En réalité, ils vont monter de faux documents, avec la complicité d'un notaire de la place. "Avant d'acheter le terrain en question, situé au bord du goudron entre Tiébani et Kabala, le notaire Tidiane Dème m'a fait savoir que tous les documents sont bons. Et c'est lui-même qui a géré tous les papiers. Il m'a dit qu'une autre personne voulait ce terrain, mais n'arrivait pas à payer l'argent. C'est ainsi qu'il m'a harcelé pour que je puisse payer vite. Il m'a dit que le terrain appartient à Sidi Diakité, né le 9 avril 1956 à Bougouni, fils de feu Birama Diakité et de feue Dianaba Traoré.

 Au départ, le notaire demandait 15 millions de FCFA. Finalement, on s'est mis d'accord sur 12 millions de FCFA, le 31 décembre 2009. C'est au notaire Tidiane Dème que j'ai remis l'argent. Je lui ai remis aussi 400 000 FCFA comme frais de notariat qu'il m'avait demandé. Sans compter d'autres dépenses. Il m'a encore dit qu'il va faire le transfert de propriété dans un mois. Malheureusement, cela n'a pas été fait. Il m'a trainé jusqu'à ce que je retourne en France sans ce précieux document.  Un jour, mon frère m'a appelé de la France pour m'informer qu'une personne était en train de construire sur mon terrain. J'ai aussitôt informé le notaire et celui à qui j'ai acheté le terrain. Ils n'ont pas pu tirer les choses au clair. Finalement, ils m'ont fait tourner en rond" déplore Séga Kanouté. Lequel est venu spécialement de la France avec son frère Yéra Coulibaly pour ce dossier.

Selon eux, cette escroquerie est le fait d'un réseau bien organisé, avec la complicité de certaines personnes nichées dans la famille judiciaire, notamment chez les notaires.

Six millions  de FCFA  remboursés

Désespéré, Séga Kanouté, grâce à l'appui de son frère, a décidé de confier le dossier à l'Inspecteur principal, Papa Mamby Kéïta, de la Brigade d'Investigation Judiciaire (BIJ). Après avoir mené ses enquêtes, celui-ci a fini par mettre sous les verrous le nommé Sidi Diakité, le propriétaire dudit terrain.  Ce dernier a remboursé la moitié de l'argent, soit 6 millions de FCFA.

A la date d'aujourd'hui, il ne s'est pas encore acquitté du versement de la totalité de la somme due à Séga. Ce dernier court toujours derrière son argent. Et sans succès.  Finalement, il s'est vu dans l'obligation de solliciter  la présidente des notaires du Mali, Me Zouboye Fadima Dicko, pour que celle-ci puisse convaincre son collègue de lui restituer le solde du compte.  Au terme de leur entretien, Me Zouboye Fadima Dicko, a promis de faire de son mieux afin que Séga puisse rentrer dans  ses droits.

En tout cas, le président de la République, Amadou Toumani Touré et le ministre de la Justice, Marahafa Traoré, sont fortement interpellés pour ce dossier car cette escroquerie n'est qu'un cas parmi tant d'autres. Combien de Maliens  se font-ils carotter par des hommes de droit abusant  de leurs prérogatives pour disposer des parcelles de leurs compatriotes comme bon leur semble ? Sans que personne ne lève le petit doigt pour les contraindre.

Raison de plus pour bon nombre de nos compatriotes de ne pas investir au pays, de peur d'être flouées par cette race d'escrocs sans foi ni loi.

Alou B HAIDARA

 

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