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Des combattants islamistes armés traversent à vive allure la frontière entre la Mauritanie et le Mali le 21 mai.[/caption]
DAKAR - L'occupation du nord du Mali par des groupes islamistes armés et l`apparition de milices pro-gouvernementales pour les en déloger ont accru les tensions ethniques, a souligné jeudi Human Rights Watch (HRW) qui appelle les autorités maliennes à prendre des "mesures urgentes".
L'organisation de défense des droits de l`Homme évoque dans un communiqué reçu à Dakar l`existence de "listes" de personnes vivant dans le Nord, susceptibles d`être victimes de représailles une fois que les forces gouvernementales auront repris le contrôle de cette zone occupée par les islamistes armés.
Ces listes ont été établies par "des milices pro-gouvernementales et des groupes de jeunes qui leur sont affiliés sur des bases ethniques", précise HRW, qui dit avoir recueilli des témoignages de personnes ayant participé à leur élaboration.
Selon HRW, ces listes visent "des combattants et des soutiens de factions qui ont participé à la conquête du Nord, ainsi que leurs +collaborateurs+".
"Des milices locales et des habitants ont préparé des listes de personnes qui devront payer, qu`elles soient rebelles, islamistes, trafiquants de drogue ou bien toute personne ayant profité personnellement de la souffrance des habitants", explique un membre de l`ethnie songhai présente dans le Nord, ayant eu connaissance de ces listes et cité par HRW.
Certains habitants craignent également que le déploiement d`une force armée internationale, qui doit être approuvé jeudi par le Conseil de sécurité de
l`ONU, favorise des actions de représailles de la part des soldats maliens qui participeront à l`intervention, en particulier contre les Touareg, explique HRW.
L`organisation rappelle notamment qu`au cours des derniers mois l`armée malienne a arrêté et détenu arbitrairement des Touareg et des membres de la
minorité arabe pour leur lien supposé avec les groupes armés dans le Nord.
HRW appelle le nouveau Premier ministre malien, Diango Sissoko, nommé la semaine dernière après la démission forcée de son prédecesseur sous la pression d`ex-officiers putschistes, à prendre des "mesures urgentes" pour mettre fin aux violations des droits de l`Homme par les forces de sécurité maliennes et limiter les risques de violences ethniques.
"Si elles ne sont pas prises en compte, ces violations vont gravement entraver l`organisation d`élections et feront empirer la situation dans le Nord", met en garde HRW.