Maisons closes à Bamako : Une gangrène pour la société
S’il ya un phénomène qui inquiète aujourd’hui la population malienne, c’est bien la prolifération incontrôlée des maisons de passe et des bars maquis. Malgré les textes et les réglementations en la matière, l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO) reste impuissant face à la situation. Certaines personnes n’hésitent pas de transformer leur habitation en maquis, en chambres de passe ou en cabarets, en violation totale de la règlementation en vigueur, sous le nez et la barbe de l’autorité publique.
Les familles de paisibles citoyens cohabitent avec les chambres de passe sans que personne ne pipe mot. Le hic c’est qu’il n’y a aucun contrôle sur les fréquentations de ces lieux, malgré la situation de crise qui sévit au Mali et qui devrait accentuer les mesures de sécurité à tous les niveaux. Une absence de contrôle qui favorise la généralisation de la débauche avec ses corollaires que sont la prostitution et les pratiques homosexuelles.
Il y a de cela quelques années, si les hôtels étaient réservés aux touristes et aux voyageurs, tel ne semble plus être le cas maintenant. Avec la percée des chinois au Mali, notre capitale est inondée de bars et des hôtels de passe. L’argent règle tout, tant pis pour l’éducation des enfants et la diffusions de nos valeurs sociétales positives. Chaque jour qui passe avec son lot de faits divers aussi croustillants les uns que les autres, au sein même des foyers où le sexe et sa banalisation ont fini de dicter leur loi. On peut changer de femmes comme on change de chemise à condition de casquer quelques broutilles. L’offre étant de loin supérieur à la demande, la loi du marché s’applique à fond avec une baisse drastique du prix de la passe que je me garderais d’annoncer ici, par respect pour la femme. .
Ça dérange personne ?
Du point de vue de la religion, de l’organisation de notre société, de nos mœurs, de nos us et coutumes, bref des bonnes manières et du bon sens, tout malien est interpellé pour stopper ces phénomènes de dégradation morale, largement favorisés par la prolifération des maisons closes qui poussent comme des champignons partout dans le pays. Sinon, dans quelques années, à ce rythme, trouver une femme à marier risque d’être un véritable parcours du combattant; avec une probabilité élevée de tomber sur une prostituée.
D’aucuns me diront qu’on en est déjà là, seulement on choisit de fermer les yeux pour se faire bonne conscience. Le plus inquiétant, c’est qu’on nous dit que plus de 95% de la population malienne se réclament de la religion musulmane. Prostituées professionnelles et locales, les Pédés et les lesbiennes font la loi la nuit à Bamako, au vu et au su de tout le monde. L’alcool est devenu la boisson la plus consommée depuis très longtemps et cela ne dérange personne. Les clients potentiels sont les magnats et de grands cadres de l’administration. Sous l’effet de l’alcool certains patrons n’hésitent pas à mettre la bouteille de Whisky sur leur tête pour esquisser des pas de danse devant les filles de joie avant d’arroser la nuit au fond d’une chambre dans une des nombreuses maisons closes.
Paires de fesses
La nuit, dans la cité des trois caïmans, il n’est pas facile de faire la différence entre une prostituée professionnelle et les autres filles noctambules, mineures le plus souvent. Encouragés par les prix bon marché, les maliens s’en donnent à cœur joie. Tout se vend la nuit et tout s’achète, y compris la beauté et les paires de fesses. Contrairement aux dernières années pendant lesquelles les jeunes garçons sortaient avec leurs copines pour aller se divertir, aujourd’hui, ce sont les filles qui sortent en groupe la nuit et s’adonnent à une concurrence déloyale et féroce dans les coins chauds de Bamako. Une fois sur place, elles s’invitent à table et commandent à boire, de la boisson alcoolisée de préférence. Et la chasse commence, leurs antennes bien déployées. A la moindre présence d’un homme ou d’un groupe d’amis dans les lieux, elles sautent sur leur proie en se proposant de l’accompagner et la note à payer est régulièrement laissée à l’appréciation du client. Ces filles ou dames sont bel et bien des maliennes. Sans autre forme de transition, elles sont à la disposition du bailleur de la soirée. Mimi est originaire de Ségou, on l’a rencontrée dans un coin chaud de Faladié, elle nous explique « depuis que j’ai divorcé de mon mari et que je suis en chômage, je passe toute la journée à la maison et la nuit, je sors pour venir me divertir et souvent j’en profite pour chercher à joindre les deux bouts. Ça me permet de me détendre aussi, c’est pourquoi je viens dans ce maquis chaque soir ».
Autre forme de prostitution, les maisons closes à Bamako font d’autres prestations, ce que l’on appelle le traitement complet. Une fois à l’hôtel, il te suffit de prendre une chambre de ton choix, ventilée ou climatisée, tout en émettant le désir de s’amuser. Alors des albums photos de filles et de femmes de tous les âges, à moitié nues, se trouvent dans ta chambre avec tous les renseignements que tu désires avoir, y compris le numéro de téléphone et les différents prix de la prestation. Dans ce lot figurent beaucoup de femmes mariées dont les époux sont en voyage ou ne rentrent, eux aussi, qu’à 04h du matin, complètement ivres, à la fermeture des maquis, s’il se trouve qu’ils sont à Bamako.
Dans les boites de nuit, c’est le sexe en live; généralement les filles de joie qui les fréquentent ont leur ligne clientèle, les fils à Papa ou les DJ. On y rencontre surtout des ivoiriennes, des guinéennes, des camerounaises, Togolaises et d’autres nationalités, des étudiantes dans leur grande majorité.
Quant aux prostituées ambulantes, leurs points de rencontre sont les abords des Trottoirs. Les principaux points de chute pour ces commerçantes de sexe sont entre autres, l’avenue de l’OUA avec comme centre d’attraction la gare de Sogoniko, le Rail-Da, la bretelle qui mène vers Djélibougou, la Rue Princesse à l’Hippodrome et les zones de l’ACI Golf et L’ACI 2000 etc. Là peu importe le prix, l’endroit ou la provenance du client. Ici le seul signe extérieur est la cigarette clouée aux becs.
Si les autres formes de prostitutions sont contrôlables par la police des mœurs et les services de santé, tel n’est pas le cas chez les filles du quartier, généralement timides, qui se vendent, soit pour faire face aux dépenses des fêtes de fin d’année ou de tabaski, soit à celles d’un mariage ou d’un baptême. Ces opérations sont faites en catimini, loin du quartier où elles résident. Il y a celles que l’on appelle les grandes dames ou prostituées de luxe. Elles se cachent derrière une activité génératrice de revenue soit le salon de coiffure, de couture, de produits de beauté ou même les voyages sur Lomé ou sur d’autres localités etc.
Pour exercer leur vrai métier. Le constat est que la prolifération des maisons closes a créé des conditions pour la propagation de ce phénomène, avec à la clé, le développement de l’alcoolisme et du tabagisme chez les jeunes filles de Bamako sans que leurs parents ne soupçonnent quoi que ce soit. Alors bonjour le Sida et les maladies sexuellement transmissibles.
L’autorité publique a l’obligation et la responsabilité de sévir pour soigner ce cancer social en phase de métastase que constituent les maisons closes si tant est que la République est intéressée par l’existence d’une jeunesse saine apte à assurer la relève pour le développement économique et social du Mali.
Habi Kaba Diakité
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