La junte doit dégager. Non contente de voir l’Etat malien l’absoudre du coup d’Etat du 22 mars dernier, la junte militaire tente de se maintenir dans le jeu politique. Et cela de la plus vilaine des manières, en procédant à l’arrestation de personnalités militaires, politiques et administratives de l’ancien régime.
Le hic dans cet imbroglio - digne d’un Etat policier dans l’Etat malien supposé revenu à l’ordre constitutionnel - c’est que la soldatesque s’est octroyée un pouvoir qui se veut au-dessus des autres. On se demande si le transfert du pouvoir aux civils auquel semble avoir consenti les putschistes sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’est finalement pas une comédie. En tout cas, le capitaine Sanogo et ses hommes n’ont pas quitté la scène. Ils sont toujours aussi ostensiblement installés à leur quartier général du camp militaire de Kati, près de Bamako.
Pire, ils continuent d’être consultés et honorés par les émissaires de la Cedeao. La visite que leur ont rendue, mercredi dernier, les ministres ivoirien et burkinabè des Affaires étrangères est certainement la preuve qu’ils restent incontournables. Toutes choses qui montrent qu’ils ne sont jamais partis. Ils ont même instauré un pouvoir parallèle qui leur permet d’arrêter qui ils veulent. Mais à qui profite ce jeu trouble de la junte, qui serait autrement plus utile dans le Nord du pays pour travailler à la reconquête du territoire national qu’elle a contribué à faire occuper? La question mérite d’être posée, et même tranchée. Pour la crédibilité du processus de sortie de crise au Mali.
fasozine.com
JEUDI, 19 AVRIL 2012 17:38