Mali: à Tombouctou, les victimes de crimes commis dans le nord du pays témoignent
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Au Mali, les autorités de Transition et la Cour pénale internationale ont organisé mardi 30 mars une cérémonie de réparation symbolique dans l’affaire des mausolées de Tombouctou, suite à la condamnation par la CPI, en 2016, d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, d’Ansar Dine, qui avait commandé la destruction des mausolées de Tombouctou. Mais des milliers de victimes attendent toujours justice, et témoignent de ce qu’elles ont vécu devant la Commission vérité, justice et réconciliation, prévue par l’accord de paix 2015 pour tous les crimes commis dans les régions du nord du Mali depuis 1960.
« On a perdu presque tout ce qui était chez nous »
Les témoins viennent des régions de Tombouctou et de Taoudeni ; des missions ambulantes ont aussi été organisées, mais l’immensité du territoire à couvrir, le coût des déplacements et les contraintes sécuritaires empêchent certains de témoigner. Cette habitante de Tombouctou accepte de parler au micro, mais sans donner son nom. « Notre maison a été frappée pendant l’occupation. On a perdu presque tout ce qui était chez nous. Il y a eu une détonation au niveau des camps. Par chance, on n’était pas dedans. Du début de l’occupation jusqu’à la fin, je n’ai pas quitté Tombouctou », dit-elle. Puis elle ajoute : « Il y a toutes sortes de victimes confondues : des victimes de viols, de séquestration... Moi, je suis venue faire ma déposition. Après ça, on a référé les autres victimes pour qu’elles aussi puissent faire leur déposition à leur tour. » ► À écouter aussi : Les femmes victimes de viol dans le nord du MaliUn soutien psychologique pour les victimes
Alidji Sidi Haidara, lui, est transporteur. Son témoignage concerne des faits de criminalité récents, survenus après la période d’occupation jihadiste. « J’ai été braqué deux fois, en venant de Goundam parce que je fournis du gravier pour les entreprises qui font des constructions. Deux fois, on les a suivis et on nous a braqués. Et en même temps, j’ai eu encore un autre braquage ; là, j’étais dans mon véhicule avec deux autres femmes. Sur le même tronçon, on a enlevé mon véhicule et on nous a laissés comme ça », raconte Alidji Sidi Haidara. La Commission fournit un soutien psychologique aux victimes qui le souhaitent. Les témoignages recueillis pourront servir ensuite aux victimes qui veulent entamer, de leur côté, des procédures judiciaires, ou à toute initiative future, nationale ou internationale, de réparation.Quelle est votre réaction ?
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