[caption id="attachment_60470" align="alignleft" width="350" caption="Le groupe islamiste Ansar Dine (défenseur de l'Islam) serait prêt au dialogue avec les autorités de Bamako. | AFP"]
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Le mouvement islamiste malien Ansar Dine, qui contrôle le nord du pays avec les rebelles touareg et d'autres groupes armés, est «disposé à discuter» avec les autorités du Mali. A Ouagadougou (Burkina Faso), les discussions ont repris entre les ex-putchistes, les politiques et les membres de la société civile malienne.
Alors que les discussions ont repris dimanche entre l'ex-junte et la classe politique maliennes à Ouagadougou (Burkina Faso) pour fixer la durée de la transition et tenter d'esquisser une sortie decrise dans le Nord, coupé du monde depuis sa prise par des groupes armés, le groupe islamiste Ansar Dine se dit ouvert à la discussion.
«Nous sommes disposés à discuter avec les autorités de Bamako. Nous sommes disposés à parler de l'avenir avec Bamako», a déclaré à l'AFP Oumar Ag Mohamed, un proche d'Iyad Ag Ghaly, le chef de ce groupe.
«Nous avons déjà libéré près de 200 prisonniers. Nous allons en libérer d'autres. Entre frères musulmans, on peut arriver à s'entendre. Mais il ne faut pas que les non-musulmans se mêlent de nos problèmes», a indiqué ce proche du chef d'Ansar Dine, en référence aux puissances occidentales. Le groupe d'Iyad Ag Ghaly a libéré samedi 160 militaires maliens faits prisonniers lors des combats lancés en janvier et conclus début avril avec la perte totale du Nord favorisée par le désordre consécutif au coup d'Etat militaire du 22 mars.
Le groupe contre la partition du pays prônée par le MNLA
Ansar Dine - défenseur de l'islam, en arabe - impose de plus en plus son ascendant sur les autres mouvements qui tiennent le Nord depuis deux semaines. Il prône l'application de la charia (loi islamique) dans tout le Mali et est contre la partition souhaitée par les rebelles touareg indépendantistes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Le groupe s'est par ailleurs déclaré favorable à l'ouverture d'un corridor humanitaire pour acheminer de l'aide aux habitants du Nord, zone coupée du monde, et où manquent vivres et médicaments
La crise dans le Nord malien est l'un des principaux points au menu des discussions entre ceux qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT), les politiques et les représentants de la société civile du Mali, qui ont repris dimanche après-midi au Burkina Faso.
Quelle durée de transition ?
Les échanges sont censés aboutir à une déclaration finale, sous l'égide du président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). La durée de la transition est l'une des pommes de discorde, après l'investiture jeudi de l'ancien président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré. Son intérim doit durer 40 jours selon la Constitution. Mais l'accord politique obtenu par la Cédéao prend acte de l'impossibilité de tenir ce délai. Des partisans de l'ex-junte souhaitent que les putschistes d'hier prennent la relève à l'issue de cette période. Mais le front antijunte veut que le nouveau président dirige une transition de 12 ou 15 mois, que clôtureront des élections présidentielle et législatives.
Concernant la crise au Nord, nombreux sont ceux, parmi les quelque 80 participants, qui ont demandé, en cas d'échec du dialogue, une intervention militaire de la Cédéao aux côtés des forces armées maliennes pour reconquérir cette partie du pays. Certains proposent de lancer un ultimatum aux groupes armés pour les forcer à venir à la table des négociations.
AFP
Publié le 15/04/2012 à 20:54