Sous l’égide d’un des imams les plus médiatisés du Mali, des milliers de manifestants et d’opposants demandent la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Les motifs d’une telle exigence semblent multiples, sans qu’aucun en particulier ne soit mis en avant. Et bien qu’il reste encore à IBK plus de la moitié de son second mandat, cette crise politique semble grave. Quelle peut en être l’issue ?
Dans l’histoire des peuples, lorsque certaines crises en viennent à se reproduire à une cadence cyclique, il appartient à ceux qui prétendent parler au nom de tous de savoir en disséquer les fondements, pour dégager des solutions durables. Ce qui arrive à IBK a bien failli arriver à Alpha Oumar Konaré, en 2002. Et c’est arrivé à Amadou Toumani Touré, renversé en mars 2012, à moins de trois mois de la fin de son second mandat, par des militaires qui prétendaient avoir de bonnes raisons de contrarier l’évolution de cette jeune démocratie. Ainsi, en Afrique francophone, il ne restera plus que le Sénégal et le Bénin à n’avoir pas connu de coup d’État, depuis les conférences nationales du début des années 1990.
« ATT» pensait éviter les problèmes en intégrant toutes les forces politiques du pays à ses gouvernements successifs. Et, de fait, il a restauré le régime de parti unique d’antan, dans une espèce de démocratie sans opposition. Malgré tout, il fera quand même des mécontents, notamment parmi ceux qui, au fil du temps, seront écartés du gouvernement, au profit d’autres membres de la (trop) grande famille au pouvoir. Et le général Amadou Haya Sanogo, que tous applaudissaient à son arrivée à la tête du pays, se révélera un des pires cauchemars de l’histoire du Mali indépendant. Il passera six ans en prison, et pas uniquement pour les exécutions sommaires et les charniers essaimés dans son sillage.
À présent, ce n’est plus un général, mais un imam qui veut faire tomber le président…
En l’absence du véritable leader de l’opposition, otage de mystérieux ravisseurs dont nul ne connaît les réelles intentions, c’est un imam qui mène la danse, en effet. Un imam, dont un auditeur, cette semaine, dans
Appels sur l’actualité, sur RFI, questionnait le jugement, en affirmant que s’il s’était trompé, en appelant à voter, il y a quelques années, pour IBK, il n’y avait aucune raison pour croire que son jugement est meilleur, aujourd’hui, lorsqu’il appelle à la démission du même IBK.