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Après le défi militaire, le défi politique[/caption]
L'intégrité territoriale passe par une négociation compliquée avec les populations du Nord...
A Kidal, troisième grande ville du nord du Mali, les autorités françaises ont dû renoncer à parler des «forces franco-maliennes». Et pour cause: il n'y a pas de soldats maliens sur place. La ville est en effet tenue par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), des autonomistes touareg.
«Si l'armée malienne avait été à Kidal, ça aurait dégénéré» avec les Touareg, lâche Philippe Hugon, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), et spécialiste de l'Afrique. Une situation éloquente sur les défis qui attendent le Mali sur la longue voie du recouvrement de son intégrité territoriale, objectif affiché de l'opération Serval.
Un sous-sol riche
Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a reconnu la semaine dernière que le MNLA pouvait être un interlocuteur légitime pour participer à la Commission nationale de réconciliation. Mais «à condition qu'il renonce à toutes ses prétentions territoriales». Ce qui est loin d'être le cas. Le sort du nord du Mali, dont le sol regorge de potentiel minier, gazier et pétrolier mais dont les populations sont les plus pauvres du pays, est loin d'être réglé.
«La moins mauvaise solution serait la création de provinces autonomes pour chacune des grandes ethnies présentes : Touareg, Songhaï, Peuls, Maures…», estime Philippe Hugon. Mais le MNLA, en s'alliant en 2011 aux islamistes d'Ansar Dine et en proclamant l'indépendance de l'Etat de l'Azawad, s'est décrédibilisé aux yeux de Bamako. Où la classe dirigeante se révèle très divisée. Et où l'ancien putschiste, le capitaine Amadou Haya Sanogo, reste très influent parmi les militaires. Des élections démocratiques doivent se tenir d'ici au 31 juillet, a promis Dioncounda Traoré, qui n'a pour l'instant aucune légitimité démocratique. Le chemin de la concorde risque d'être encore bien long.
Alexandre Sulzer