Mali / Après le putsch contre ATT Une mission de haut niveau UA-CEDEAO à Bamako, depuis hier

AFPAFP
Mar 24, 2012 - 05:34
Mar 24, 2012 - 05:35
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Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Kadré Désiré Ouédraogo s’est prononcé sur RFI, le vendredi 23 mars 2012 sur la situation qui prévaut au Mali. C’était avant son départ pour Bamako, annoncé hier soir par l’AFP. Y’a-t-il un consensus à la CEDEAO sur le coup d’Etat militaire au Mali ? Oui, absolument. Vous savez que la CEDEAO a un protocole qui interdit toute accession au pouvoir par des moyens non constitutionnels. Dès lors qu’une telle situation survienne, la CEDEAO condamne en réserve et naturellement invite le pays concerné à prendre toutes les mesures nécessaires pour un retour à l’ordre constitutionnel normal. En attendant, vous allez suspendre le Mali de votre instance ? De tradition, ce sont les auteurs eux-mêmes qui s’exposent. Les textes de la CEDEAO sont très clairs. Est-ce qu’il y avait un consensus au sein de la CEDEAO pour soutenir Amadou Toumani Touré alors qu’il était en difficulté du fait de la situation dans le Nord ? Oui, absolument. La CEDEAO a clairement apporté son soutien. Visiblement, c’était insuffisant ? Vous noterez que la CEDEAO avait lancé un appel au cessez-le-feu et avait proposé sa médiation pour que les discussions soient ouvertes en vue de rechercher une solution pacifique à la crise. Amadou Toumani Touré est-il la première victime collatérale de la crise en Lybie ? Je pense qu’on ne saura totalement dissocier ce qui se passe actuellement au Mali de ce que nous avons vécu en Lybie. Et compte tenu des difficultés également que nous avons dans notre zone en ce qui concerne le transit des armes dans notre sous-région. C’est vrai que le Mali était au confluent d’une multitude de menaces dont Aqmi, le retour de rebelles de Lybie, des problèmes communs à plusieurs pays de la sous-région. Mais a-t-il vraiment fait preuve de solidarité ? Ce qui est clair, chaque pays a la pleine conduite du maintien de la paix, de la sécurité à l’intérieur de ses frontières. Conformément à notre principe, les Etats de la CEDEAO sont solidaires les uns les autres et que tout ce qui touche à la sécurité d’un Etat devrait concerner tous les Etats membres de la CEDEAO. Est-ce que les rebelles de MNLA, et Aqmi peuvent tirer profit de cette confusion ? Il est évident que cela pourrait être le cas. C’est la raison pour laquelle dans le communiqué nous invitons toutes les parties à ne pas se saisir de cette situation pour aggraver encore ce qui est déjà difficile sur le terrain. Le défi du Mali était-il insurmontable. Selon vous, est ce qu’Amadou Toumani Touré a fait preuve de laxisme comme ce qui se dit dans les coulisses ? Non, je ne dirai pas cela. Mais, il est évident que la situation était fort complexe. Vous savez qu’à la demande du président en exercice (Alassane Ouattara), j’ai conduit une mission de haut niveau la semaine dernière pour évaluer la situation sur place. Nous avons eu l’occasion de discuter avec toutes les composantes de la Nation. Nous avons pu nous rendre compte de la complexité du problème. Mais nous pensions qu’avec la bonne volonté de tous, surtout un cessez-le-feu, une acceptation d’un dialogue autour d’une table si possible avec l’aide de la CEDEAO et des pays voisins du Mali, il n’était pas exclu qu’on puisse arriver à une solution pacifique. Mais les événements sont allés plus vite et nous devons nous adapter à cette situation. Que peuvent faire les membres de la CEDEAO pour que la crise trouve un dénouement dans un délai que je dirais raisonnable ? Il y a un sommet extraordinaire qui est prévu. N’est-ce pas ? Oui, il y a un sommet extraordinaire prévu mardi. A cette occasion, les chefs d’Etat vont se pencher sur la situation qui prévaut au Mali et voir le mécanisme ainsi que les voies et moyens qui nous permettront rapidement d’obtenir un retour de la paix et un retour à l’ordre constitutionnel normal. Quels sont les différents voies et moyens qui pourront être envisagés mardi ? Je pense que l’essentiel est d’obtenir d’abord que les armes se taisent. Et ensuite, que toutes les parties prenantes s’engagent dans un débat. Vous vous êtes renseigné sur l’identité des membres de la junte au Mali ? Nous n’avons pas encore toutes les informations de fait. Mais, je dois vous dire que le président en exercice, Alassane Dramane Ouattara, a demandé qu’une mission de haut niveau se rende à Bamako pour évaluer la situation. Quelle est la première question que vous envisagez de poser aux membres de la junte si vous les rencontrez ? C’est d’abord de rappeler les principes qui guident la CEDEAO ; rappeler également leurs responsabilités dans la sécurité et la protection des vies humaines et des Institutions. Egalement leur proposer l’aide de la communauté dans toute son entièreté en vue de trouver des solutions acceptables pour tous. Vous allez leur demander d’organiser des élections au plus vite ou de remettre le pouvoir à Amadou Toumani Touré ? Je pense que nous avons fait une déclaration qui est claire. Mais, il est évident qu’il appartient à la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement qui va se réunir de poser les conditions d’un retour dans le giron de la CEDEAO. On a peu de nouvelles d’Amadou Toumani Touré. Est-ce que cela vous inquiète ? Est-ce que son sort vous préoccupe ? Bien sûr. Nous nous inquiétons et nous demandons que toute la sécurité de sa personne ainsi que celle de toutes les personnes arrêtées soient garanties. Donc, c’est quelque chose qui est très important pour la CEDEAO. C’est pour cela également que nous nous rendons sur place pour délivrer ce message. Retranscrit par Touré Abdoulaye   Le 24/03/2012 par AFP

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