Mali : Choguel Kokala Maïga dénonce l’absence de déclaration de politique générale du PM
Un an après sa nomination à la primature, le Chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, peine à faire sa déclaration de politique générale devant les députés, malgré l’engagement pris qu’il le fera après le dialogue national inclusif. Cinq mois après ce dialogue, l’opposant Dr Choguel Kokala Maïga dénonce une violation de l’article 78 de notre Constitution.
Cette disposition de la Constitution impose au Premier ministre de présenter sa déclaration de politique générale devant les députés. Et voilà, un an, jour pour jour, le PM Dr Boubou Cissé a été nommé sans qu’il daigne respecter cette procédure de la loi fondamentale. « Malgré tout, les maliens ont entendu ici, au moment du dialogue national inclusif, le chef du gouvernement prendre l’engagement qu’il présentera sa déclaration de politique général au terme du DNI en y intégrant les résolutions », rappelle Choguel Kokal Maïga, ajoutant que 5 mois après ces assises rien n’a été fait par le Chef du gouvernement.
Sur le même sujet, l’opposant de poursuivre qu’à la grande surprise générale des Maliens, « le gouvernement a pris un projet de loi d’habilitation lors du conseil des ministres du 1er avril pour permettre au même gouvernement de demander à l’Assemblée nationale qu’il a ignoré pendant un an de lui donner une loi d’habilitation qui lui permet de gouverner jusqu’à l’installation du nouveau hémicycle ». Pour lui, cette attitude du gouvernement donne clairement la mentalité de ceux qui gouvernent le Mali. « Notre peuple est pris en otage par une oligarchie qui n'a aucun respect pour la loi, pour les populations. Et c’est ce qui explique d’ailleurs l'intervention malheureuse du Chef de l’État du 25 mars pour dire qu’il maintient la tenue des élections législatives au motif que c’est une recommandation du dialogue », a-t-il dénoncé.
Poursuivant toujours que le dialogue a donné la responsabilité du Président de la République d’organiser les élections législatives, d’assurer la sécurité des populations et le retour de l’administration dans l’ensemble du territoire avant l’organisation des élections. « C’est le dialogue qui a imposé la tenue des législatives malgré la menace de la pandémie du coronavirus, je dis que c’est un mensonge d’État. Cela montre le mépris que le gouvernement a sur la santé des Maliens », a-t-il clamé.
Des législatives tripatouillées
Et le président du MPR d’enfoncer le clou, « le plus ridicule de ce mensonge est que le ministre de l’administration territoriale a publié les résultats provisoires de ces législatives avec le deuxième taux de participation le plus élevé de ces trente dernières années ». Pour lui, "ce n’est pas en temps de paix que le Mali a atteint un tel taux de participations aux législatives qu’il va l’atteindre au moment où le pays est divisé à cause de l’insécurité et la menace d’une pandémie".
En vérité, dira-t-il, c’est le bourrage des urnes qui a fonctionné en plein régime. « La corruption a atteint une proportion jamais égalée dans notre pays. Une partie des agents de l’administration s’en est donné à cœur joie en vendant les bulletin de votes à certains candidats, des bulletins prévôtés pour bourrer les urnes au vu et au su de certains agents électoraux », déplore le Président du MPR dont son parti a pris part au 1er tour de ces législatives. Selon lui, avec une situation pareille, le Mali va se retrouver avec une Assemblée nationale dont, à part quelques députés, l’écrasante majorité seront issues de la fraude, de la manipulation et la corruption.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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