[caption id="attachment_97147" align="aligncenter" width="610"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/10/Delegation_MNLA.jpg)
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (à g.), du MNLA, en conversation avec le ministre burkinabè des Affaires étrangères Dijbril Bassolé (à dr.) à Ouagadougou, le 9 juin 2012[/caption]
Au Mali, au même moment où les choses se précisent en ce qui concerne l'opération militaire visant la libération des régions du nord du pays aux mains des groupes armés islamistes et terroristes, les débats contradictoires occupent le devant de la scène autour de la négociation.
Les uns voulant l'instauration des pourparlers, les autres estimant qu'il n'y a pas lieu de négocier sur quoi que ce soit, les arguments de "rivalisent" ainsi.
Dans le cadre de la gestion de la crise sécuritaire qui sévit dans le septentrion malien, au sein de l'opinion publique malienne, les avis sont partagés sur le volet relatif à la négociation.
On constate le refus catégorique du Collectif des ressortissants du nord du Mali (COREN). Dans une déclaration en date du 13 novembre dernier, le COREN a rejeté toute idée de négociation avec les groupes armés qui occupent le nord du pays, dont ANSARDINE, groupe islamique voulant l'application de la charia ou loi islamique, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest, Ndlr (MUJAO).
Le COREN a mis un accent particulier sur les multiples crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés par ces groupes dans le nord et se dit "profondément préoccupé" par les tournures et évolutions diplomatiques prises par le médiateur de la CEDEAO, le président burkinabé Blaise COMPAORE, et celles de l'Algérie, qui ont pour objectif, selon le COREN, d'"offrir une virginité aux mouvements terroristes du MNLA, d'ANSARDINE et du MUJAO".
Dans son argumentaire, le COREN souligne qu'il est illusoire de réussir à déconnecter ANSARDINE, MUJAO et MNLA de AQMI ou AL-Qaïda, car ils constituent une seule et même organisation terroriste.
Le COREN a averti la Communauté Economique des Etats de l' Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union Africaine (UA) et l'ONU que toute résolution diplomatique visant à accorder des passe-droits et l'impunité au MNLA, au MUJAO et à ANSARDINE ne sera pas acceptée par les populations du nord du Mali, précise la même déclaration, signée par son président Malick ALHOUSSEINI.
Le COREN exhorte les autorités du Mali, la CEDEAO, l'UA et l'ONU à concrétiser l'intervention militaire au nord, avant de demander à la CEDEAO de garder un oeil sur la médiation du président Blaise COMPAORE en raison de son "angélisme" à l'égard du MNLA, d'ANSARDINE et du MUJAO.
A l'image des Maliens opposés à toute idée de négociation, on note aussi Madani Tall, président du parti Avenir et Développement du Mali (ADM).
"Ne vous trompez pas, ces négociations vont consacrer la victoire du MNLA et des Islamistes (..) Maliens dites NON, NON, et NON aux négociations de la honte ! Ançardine, MNLA et AQMI c'est chameaux et dromadaires. Dites NON à leur tromperie!", a affirmé M. Tall ans une déclaration faite le 15 novembre.
Cependant, le gouvernement malien qui est très engagé sur l' option militaire, n'exclut pas le dialogue.
Le chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra, a en effet réaffirmé la volonté des autorités maliennes à négocier avec les "compatriotes égarés" qui renonceraient à la partition du pays tout en respectant la laïcité du pays.
"Si le MNLA et Ançar Dine disent qu'ils renoncent à la violence, reconnaissent le caractère un et indivisible ainsi que le caractère laïc de la république du Mali, le dialogue peut se faire, du moment où ce sont des Maliens", a-t-il relevé.
Il a toutefois rejeté catégoriquement une déclaration d'Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali selon laquelle le groupe renonce à l'application de la charia au Mali, excepté la région de Kidal, située au nord-est du Mali.
"la Charia ne sera pas appliquée sur un centimètre carré du territoire national du Mali, or Kidal fait partie du Mali", a-t-il déclaré.
Pour clarifier sa position favorable à la négociation, le gouvernement malien vivent d'annoncer la mise place prochaine du Comité national pour les négociations.
Parmi les partisans de l'instauration du dialogue dans la gestion de la crise malienne figure Mme Aminata Dramane Traoré, présidente du Forum pour un autre Mali.
A la faveur d'une rencontre tenue récemment à Bamako portant sur les conséquences de la crise sur les femmes et les enfants, Mme Aminata Dramane Traoré a indiqué que "le dialogue possible à condition que la laïcité et le caractère indivisible de notre soient reconnus (..)".
Réfutant une intervention militaire étrangère et insistant sur la nécessité des pourparlers, Mme Traoré a laissé entendre que "la France et l'Allemagne ont fini par faire la paix".
Par ailleurs, il est à noter que suite à l'adoption, dimanche dernier à Abuja par les chefs d'Etat de la CEDEAO, du concept opérationnel stratégique, élaboré à Bamako par des experts militaires internationaux, une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies est attendue pour enclencher la phase militaire de cette reconquête.
Publié le 2012-11-23 09:47:28 | French. News. Cn