Des militaires français ont pris position dans la nuit sur l'aéroport de Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali, après Gao et Tombouctou, ont indiqué des sources concordantes. Ils seraient en train de discuter avec le chef du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA).
Un responsable de l'administration locale, une source de sécurité régionale et un notable touareg de Kidal ont affirmé à l'AFP qu'au moins un avion français s'était posé sur la piste de l'aéroport, alors que des hélicoptères de protection étaient présents.
"Les Français ont effectivement pris position" sur la piste d'atterrissage de la ville. "Notre chef est actuellement en train de parler avec eux", a confirmé un porte-parole du MIA, un groupe islamiste dissident qui a récemment assuré avoir pris le contrôle de la ville.
Fuite des islamistes armés
Située à 1500 km de Bamako, Kidal et sa région, dans l'extrême nord-est malien, près de la frontière algérienne, était le fief du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l'islam). Le MIA est né d'un scission d'Ansar Dine.
Selon plusieurs témoignages ces derniers jours, les principaux responsables des groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes de la région de Kidal. Le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal, est aussi le berceau traditionnel des mouvements séparatistes touareg.
Des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages du nord, en direction de la frontière algérienne, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU.
Ces informations surviennent alors que les soldats français et maliens ont reconquis en 48 heures et sans rencontrer de réelle résistance les deux plus grandes villes du Nord du Mali, Gao et Tombouctou, qui étaient aux mains de groupes islamistes armés qui ont multiplié les exactions depuis plus de neuf mois.
Paris favorable à des observateurs
Par ailleurs, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault s'est dit favorable au "déploiement rapide" d'observateurs internationaux au Mali. Des ONG ont fait état de possibles exécutions sommaires par l'armée malienne en marge de l'opération Serval lancée par l'armée française le 11 janvier.
(ats / 30.01.2013 04h32)