C'est par le canal officiel de communication
du GSIM, Az-Zallaqa, que l'organisation terroriste a communiqué. Le texte a été authentifié par plusieurs experts sécuritaires de la région, ainsi qu'une agence d'information mauritanienne, al-Akhbar.
Fin de « l’occupation française »
Dans son communiqué, le GSIM se pose dans une démarche d'ouverture. Il faut en finir avec «
ce conflit sanguinaire » qui dure depuis plus de sept ans, mais pour en finir, le groupe demande le retrait des troupes françaises. Le GSIM se retranche derrière l'opinion populaire, qui selon lui, a clairement exprimé dans la rue son désir de voir
« l'occupation française » prendre fin. La coalition terroriste demande aussi au gouvernement de mettre un terme à la Minusma, la Mission de maintien de la paix des Nations unies.
Séduire l'opinion publique malienne
Cette démarche est en tout cas inédite. Il faut dire que le GSIM est en perte de vitesse depuis près d'un an. Un raid français en février 2019 avait notamment éliminé trois cadres importants du groupe : Djamel Okacha, membre historique d'Aqmi,
Abou Talha al-Libi, chef d'al-Furqan, une
katiba du nord de Tombouctou, et Abou Iyad, chef d’al-Qaïda en Tunisie.
Pour Lémine ould Salem, journaliste spécialiste des mouvements terroristes, le groupe tente ainsi de séduire l'opinion publique malienne. «
Certains s’étonneraient certainement du fait qu’il n’ait pas posé le préalable de l’application de la Charia. D’une part le JNIM veut se montrer en phase avec une certaine partie de l’opinion malienne que l’on voit manifester à Bamako régulièrement pour demander le départ des troupes françaises du Mali, et deuxièmement, il se refuse pour l’instant d’évoquer une question aussi sensible que la question de la Charia tout simplement pour ne pas s’aliéner une partie de l’opinion, mais également une partie des élites à Bamako... qui sont depuis toujours favorables à un dialogue avec les islamistes.
Tout cela d’ailleurs, tout en disant que ce n’est pas la peine d’évoquer ce point à ce stade puisque de toute façon nous avons déjà des alliés qui font partie du jeu politique classique à Bamako et qui sont favorables à une application de la charia de manière totale ou partielle, notamment l’imam Dicko, d’autres prédicateurs et chefs religieux à Bamako et éventuellement certains hommes politiques parce que une partie des citoyens maliens se disent : si l’application de la Charia, d’une partie de la Charia peut nous ramener la paix, pourquoi ne pas essayer. »
Source: http://www.rfi.fr/fr