Mali : La communauté Dogon en colère contre la décision du Premier ministre de lever les check-points sur la RN15
La plateforme des mouvements et associations résidant à Bamako et périphérie ont battu le pavé, le samedi 19 février, pour apporter leur soutien à la milice armée Dan Nan Amassagou et demandée, en même temps, « la démission du Premier ministre, Dr boubou Cissé ».
- Maliweb.net - Vêtu pour la plupart en tenue traditionnelle Dogon, en hissant des pancartes avec des slogans de revendications, sous un soleil de plomb, des centaines de personnes de la communauté Dogon ont marché, hier à Bamako, de l’Esplanade de la Bourse du travail jusqu’au monument de l’Indépendance pour protester contre la mesure de l’exécutif de lever des check-points sur la RN15.
« Ne touche pas à nos check-points » « la sécurité au pays Dogon » « on veut un gouvernement neutre » « Protégez nos populations ». Tels sont les slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants qui accusent le gouvernement d’être resté « insensible » au sort de la communauté Dogon.
« Comment comprendre que des dizaines de villages dogon soient incendiés, des greniers éventrés et brulés faisant des centaines de déplacés internes sans que les autorités daignent faire un communiqué à plus forte raison compatir à notre douleur ? », s’interroge le porte parole des manifestants, Amidou Djmdé. Poursuivant avec la lecture des localités attaquées et pillées qui, selon lui, ont privé les populations de l’école, des centres de santé et de sécurité.
« C’est le moment que le Premier ministre ordonne le démantèlement des postes de sécurité de fortunes installés par nos Dannans pour sécuriser les usagers de la route nationale 15 », se demande toujours Amidou Djimdé, qui tranche directement cette décision du chef du gouvernement en ces termes : « ces Dannas sont là-bas parce que l’Etat a failli. Ils ne bougeront pas tant que les forces armées qui doivent nous sécuriser ne viendront pas »
Boubou Cissé, démission
Outre ces problèmes, les manifestants ont mis en cause la neutralité du gouvernement dans la gestion de la crise du centre. « Nous sommes Maliens et nous n’avons d’autre pays que le Mali. Nous pensons que les autorités maliennes font de la différence entre la communauté du centre. Quand un Peulh meurt, on chante. Mais quand un dogon meurt, on se tait », fustige le président de la coordination Dan Nan Amassagou de Bandiangara, Bourama Sagara. « Boubou Cissé dégage, vive Dan Nan Amassagou », scandent, a l’unanimité, les manifestants qui ont demandé « la démission pure et simple du premier ministre » en condamnant le silence du Président de la République, qu’ils accusent d’être resté sans réaction « sur les incendies et les pillages dans le pays Dogon ».
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
Quelle est votre réaction ?