Mali : la communauté kamite condamne le blasphème contre le Saint Coran
Quelques semaines après la publication d’une vidéo blasphématoire contre le symbole de l’islam suscitant une immense colère de la communauté musulmane, les Kamites du Mali ont condamné l’acte et ont demandé la libération de leurs sept camarades placés sous mandat de dépôt.
« Le comportement de notre frère Mohamed Dembélé ne reflète pas la philosophie ou les fondements du Kamitisme. Nous sommes pour que chacun pratique sa croyance sans blasphémer l’autre », a indiqué le chef de la communauté Kamite, Siramissa Doumbia. Lequel a condamné l’acte de Mohamed Dembélé. « Ce n’est pas le comportement d’un Kamite et il n’est pas sage de blasphémer une religion surtout lorsque cette religion est majoritaire dans un pays comme le Mali », a-t-il dit.
Cette sortie des Kamites du Mali intervient quelques semaines seulement après la publication d’une vidéo blasphématoire contre le saint Coran, dont l’auteur de cette vidéo réclame d’être un membre de la communauté Kamite du Mali. « C’est un acte qui nous condamnons. Les Kamites sont contre les agressions sur les autres religions et prônent la tolérance religieuse », rassure Siramissa Doumbia, qui jette son dévolu à un Etat laïc tel que prôné par la Constitution du Mali. « Le Kamitisme n’est pas contre les autres religions. Le Kamite, c’est celui qui a refusé la domination et les cultures étrangères au profit des valeurs prônées par nos ancêtres d’Afrique », explique le chef de la communauté Kamite du Mali qui au nom de ses frères a rejeté tout acte qui a tendance à blasphémer les symboles des croyances religieuses du Mali.
Selon le conférencier, depuis la publication de cette vidéo blasphématoire, la communauté kamite du Mali est constamment victime de rejet, des injures et des persécutions. Pour lui, l’acte blasphématoire posé par l’auteur de cette vidéo est une provocation orchestrée par les ennemis de la paix qui veulent créer une guerre de religion. « Les Kamites exhortent les populations maliennes à ne pas tomber dans le piège de ceux qui veulent plonger le pays dans une guerre religieuse. N’acceptons pas que les opinions importées puissent créer la division dans notre pays et mettre en cause notre vivre ensemble que nous avons hérité de nos ancêtres », exhorte Siramissa Doumbia.
Aujourd’hui, la communauté Kamite se dit préoccuper pour la libération de leurs sept camarades arrêtés et placés sous mandat de dépôt. «Nous demandons leur libération parce que nous estimons que certains ont été arrêtés juste pour avoir exprimé leur opinion », a déclaré le conférencier.
L’écrivain Doumbi Fakoly et six autres personnes se réclamant de la communauté Kamite ont été arrêtés suite à l’enquête ouverte par la justice sur la publication de la vidéo blasphématoire. Avant cette sortie de la communauté Kamite, c’est le conseil de Fakoly Doumbi et ses coaccusés, Me Massi Ngakele George de Camille qui avait dénoncé leur arrestation et la procédure judiciaire. L’avocat avait indiqué que ses clients sont libres d’exprimer leurs opinions dans la plus grande courtoisie. « Tout ce qu’il a annoncé comme propos est courtois et objectif. Il est libre de s’exprimer dans un débat citoyen », avait commenté la défense en faisant référence à l’audio qui a conduit à l’arrestation de Fakoly Doumbi.
Il faut noter que la publication de cette vidéo blasphématoire contre le saint Coran a occasionné un grosse colère des Musulmans du Mali. A Bamako et à l’intérieur du pays, le Haut Conseil Islamique avait appelé à la mobilisation générale contre cette atteinte au livre saint de l’islam. Pendant ce temps, le procureur générale a ouvert une information judiciaire contre l’auteur et les complices de la dite vidéo. L’enquête a permis d’interpeller et le placement sous mandat de dépôt 7 personnes.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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