[caption id="attachment_78977" align="alignleft" width="350" caption="L'Ivorien Ally Coulibaly (G), le Burkinabè Djibril Bassolé (D), les médiateurs de la Cédéao, à Ouagadougou, le 7 juillet 2012. Photo AFP"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/07/CEDEAO01x.jpg)
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Le gouvernement malien a annoncé, ce lundi 9 juillet, la création d’une force spéciale de 1 200 gendarmes et policiers maliens pour sécuriser les institutions du pays. L’annonce intervient alors que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’Ouest (Cédéao) travaille à l’envoi d’une force africaine, dans le même but. Ce lundi, deux ministres de la médiation ouest-africaine étaient à Paris pour rencontrer le président malien par intérim. Dioncounda Traoré se trouve dans la capitale française depuis son agression à Bamako, fin mai.
Les deux médiateurs de la crise malienne - Djibril Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères et Ally Coulibaly, ministre ivoirien de l’Intégration africaine – ont rencontré, à Paris, le président Diouncounda Traoré où il est hospitalisé depuis la fin du mois de mai, après avoir été attaqué et gravement blessé, le 21 mai, à Bamako.
Cette rencontre fait suite au sommet de la Cédéao qui s’est tenu samedi 7 juillet, à Ouagadougou, durant lequel les six chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont demandé au Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, de former, d’ici le 31 juillet, un nouveau gouvernement d’union nationale, faute de quoi, son gouvernement ne serait plus reconnu et le Mali serait suspendu des instances régionales.
L’entretien entre les deux ministres et le président malien, prévu pour durer une heure, aura, en fait, été deux fois plus long. Le chef de l’Etat par intérim n’a toujours pas souhaité s’exprimer sur la crise politique actuelle à Bamako.
En revanche, le ministre burkinabè Djibril Bassolé, s’est exprimé au micro de RFI. Evasif sur la date d’un éventuel retour du chef de l’Etat par intérim à Bamako, il a estimé que la priorité n’était pas son retour mais son investissement dans la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Djibril Bassolé
Ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso
Placé devant ce pari bien difficile de mettre en place un gouvernement d’union nationale d’ici fin juillet, le président Dioncounda Traoré se retrouve également au cœur d’un bras de fer entre le gouvernement de Cheick Modibo Diarra et la Cédéao, instance qui, malgré les critiques de la population malienne, se veut incontournable.
«
Nous ne sommes pas contre les solutions maliennes, a souligné le médiateur Djibril Bassolé.
L’armée malienne a besoin d’accompagnement. Nous voulons seulement que la coopération en matière de défense et de sécurité, avec la Cédéao, soit renforcée. »
Une source proche du dossier affirme que le président Dioncounda Traoré ne pourra réussir à mettre en place ce gouvernement d’union nationale qu’en s’appuyant sur un personnage très discret depuis peu, mais essentiel dans les rouages politiques actuels : le capitaine Sanogo.
Sécuriser, seul, les institutions
«
Le Mali est capable de sécuriser, seul, les institutions de la République », a souligné le gouvernement de transition malien en annonçant la création d’un corps d’élite – une force de 1 200 jeunes, les meilleurs élèves tout juste sortis de la dernière promotion des écoles de gendarmerie et de police. Une force qui sera «
directement placée sous l’autorité du Premier ministre, pour plus d’efficacité », explique le porte-parole du gouvernement malien Hamadoun Touré.
Ce corps d’élite sera chargé d’assurer la sécurité du chef de l’Etat, du chef du gouvernement ou encore du président de l’Assemblée. La décision a été prise après l’agression dont a été victime le président Dioncounda Traoré et c’est notamment pour assurer son retour au Mali, dans de bonnes conditions, que la Cédéao travaille à l’envoi d’une éventuelle force ouest-africaine, dans le même but.
Selon le gouvernement, ces gendarmes et ces policiers maliens seront capables d’assurer la sécurité des organes de transition. Mais pour Amadou Koïta, secrétaire politique du Front démocratique et républicain (FDR), anti-junte, les forces de sécurité maliennes ont besoin de l’appui de la Cédéao.
Amadou Koïta
Secrétaire politique du Front démocratique et républicain
Nous pensons que la création de cette force spéciale est une bonne chose mais il faut l’appui des forces de la Cédéao.
De son côté, le Mouvement populaire du 22-Mars - la coalition de partis favorables à la junte - n’a pas encore pris position concernant cette force spéciale. Il attend d’avoir plus de précisions pour réagir.
RFI / 10/07/2012