Mali : la perpétuation de l’esclavage par ascendance fait des victimes
Dans un manifeste, l’Association Contre la Domination et l’Esclavage (ACDE) attire pour la énième fois l’attention des autorités compétentes du Mali sur la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes notamment dans le cercle de Bafoulabé, où une marche pacifique a été organisée, le 15 octobre dernier, par les victimes pour dénoncer cette tradition des temps obscurs.
maliweb.net - La région de Kayes fait à nouveau parler d’elle à cause de la perpétuation de la pratique de l’esclavage. Le 8 mars 2019, dans le village de Tourako, dans le cercle de Bafoulabé, les adeptes de la perpétuation de l’esclavage ont pris en otage une réunion pacifique des familles des victimes en barricadant toutes les voies d’accès au village. Sans faire l’objet de sanction, les mêmes personnes ont récidivé en début du mois d'octobre 2020 dans la localité de Balandougou toujours dans le même village en perpétrant des supplices contre « les esclaves ». La récurrence de la violence contre ceux qui osent lever la voix pour dénoncer la pratique de l’esclavage par ascendance a suscité l’indignation de l’Association contre la Domination et l’Esclavage (ACDE),
Ainsi, le 15 octobre dernier, ces responsables ont organisé une marche pacifique, dans le cercle de Bafoulabé, pour dénoncer : « la pratique de l’esclavage par ascendance.» Lors de cette manifestation, selon la déclaration de l’ACDE, les victimes ont exprimé leur mécontentement contre les atteintes portées à la liberté de réunion pacifique, à l’intégrité physique et les droits fondamentaux de certains de leurs membres. Le tort de ces personnes, c’est d’avoir refusé catégoriquement de s’assujettir à certaines règles coutumières qui, selon eux, vont à l’encontre des lois de la République du Mali, parce qu’elles les jugent esclavagistes et discriminatoires. Selon l’ACDE, malgré qu’elles exploitent leurs terres agricoles depuis plus de cinquante ans, des dizaines de personnes de leurs organisations sont menacées d’expropriation dans les localités de Souroubiré, Dioulafoundou, Saman, Tingoye, Dioufoya, Gangantan, Dialan-Kersignané. Les nombreux cas d’arrestations au sein des bourreaux ne semblent pas entamer leur détermination qui, selon l’ACDE, continuent de traiter leurs membres d’esclaves et victimes d’injures et menaces en longueur de journées sur les réseaux sociaux.
De quoi fait réagir le président de l’ACDE, Koundénécoun Diallo, qui estime que ces faits violents de façon flagrante les privent de leurs libertés et droits fondamentaux de valeur constitutionnelle, de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples du 27 juin 1981, de la Déclaration des droits de l’homme du 10 décembre 1948, auxquelles le Peuple Souverain du Mali a souscrit. « C’est pourquoi, nous nous mobilisons aujourd’hui pour réclamer plus de justice, d’égalité pour tous. Une fois de plus, nous demandons aux autorités compétentes de prendre beaucoup plus ce problème d’esclavage par ascendance à bras le corps, car il est plus qu’une réalité dans le cercle de Bafoulabé. Nous demeurons convaincus que sans liberté, sans égalité, sans justice, il n’y a ni paix, encore moins de développement », a indiqué le Président de l’ACDE.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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