Mali : la perpétuation de l’esclavage par ascendance fait des victimes

Octobre 19, 2020 - 02:36
Octobre 19, 2020 - 08:20
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Mali : la perpétuation de l’esclavage par ascendance fait des victimes
Dans un manifeste, l’Association Contre la Domination et l’Esclavage (ACDE) attire pour la énième fois  l’attention des autorités compétentes du Mali sur la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes  notamment dans le cercle de Bafoulabé, où une marche pacifique a été organisée, le 15 octobre dernier,  par les victimes pour dénoncer  cette tradition des temps obscurs.   maliweb.net - La région de Kayes fait à nouveau parler d’elle à cause de la perpétuation  de la pratique de l’esclavage. Le 8 mars 2019, dans le village de Tourako,  dans le cercle de Bafoulabé, les adeptes de la perpétuation de l’esclavage  ont  pris en otage  une réunion pacifique   des familles des victimes  en barricadant toutes les voies d’accès au village.  Sans  faire l’objet de sanction,  les mêmes personnes ont  récidivé en début du mois d'octobre 2020  dans la localité de Balandougou  toujours dans le même village  en perpétrant des supplices  contre «  les esclaves ».  La récurrence de la violence contre ceux qui osent lever la voix pour dénoncer la pratique de l’esclavage par ascendance a suscité l’indignation de l’Association contre la Domination et l’Esclavage (ACDE), Ainsi,  le 15 octobre dernier, ces responsables ont organisé une marche pacifique, dans le cercle de Bafoulabé, pour dénoncer : «  la pratique de l’esclavage par ascendance.»  Lors de  cette manifestation, selon la déclaration de l’ACDE,  les victimes ont exprimé leur mécontentement contre les atteintes portées à la  liberté de réunion pacifique,  à l’intégrité physique  et les  droits fondamentaux de certains de  leurs membres.   Le tort de ces personnes, c’est d’avoir refusé catégoriquement  de s’assujettir à certaines règles coutumières qui, selon eux,  vont à l’encontre des lois de la République du Mali, parce qu’elles les  jugent  esclavagistes et discriminatoires. Selon l’ACDE,  malgré qu’elles exploitent  leurs terres agricoles  depuis plus de cinquante ans,  des dizaines de personnes de leurs organisations sont menacées d’expropriation dans les localités de Souroubiré, Dioulafoundou, Saman, Tingoye, Dioufoya, Gangantan, Dialan-Kersignané.  Les nombreux cas d’arrestations au sein des bourreaux ne semblent pas entamer leur détermination qui, selon l’ACDE,  continuent   de traiter leurs  membres d’esclaves et   victimes d’injures et menaces en longueur de journées sur les réseaux sociaux. De quoi fait réagir le président de l’ACDE, Koundénécoun Diallo, qui estime  que  ces  faits  violents  de  façon  flagrante  les privent de  leurs  libertés  et droits fondamentaux de valeur constitutionnelle, de la Charte  Africaine   des   droits   de l’homme et des peuples du  27  juin  1981,  de  la Déclaration  des  droits  de l’homme du 10 décembre 1948, auxquelles le Peuple Souverain du Mali a souscrit. « C’est pourquoi, nous nous mobilisons aujourd’hui pour réclamer plus de justice, d’égalité pour tous. Une  fois de plus, nous demandons aux  autorités compétentes de  prendre beaucoup plus ce problème d’esclavage par ascendance à bras le corps, car il est plus qu’une réalité dans le cercle  de Bafoulabé. Nous  demeurons  convaincus que sans liberté, sans égalité, sans justice, il n’y a  ni paix, encore moins de développement »,  a indiqué le Président de l’ACDE. Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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