Mali : La synergie 22 s’interroge sur la volonté des autorités à respecter le délai de la transition

Août 22, 2021 - 19:00
Août 22, 2021 - 15:29
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Mali : La synergie 22 s’interroge sur la volonté des autorités à respecter le délai de la transition
Un an après l’installation des institutions de la transition, les missions assignées aux autorités par la charte peinent à se réaliser. Pire, des voix s’élèvent au sein de l’organe législatif de la transition pour demander la relecture de la charte en vue de prolonger la transition. Une telle situation qui inquiète la synergie 22 des organisations de la société civile lequel demande des réformes  à minima et la tenue des élections dans le délai de la transition. - maliweb.net -Les responsables de la synergie 22, un observatoire de la société civile aux élections, étaient à la maison de la presse de Bamako, le week-end dernier, pour exprimer ses inquiétudes face aux énormes retards accusés  dans la mise en œuvre des missions de la transition. Le porte-parole de la synergie 22, Dr Ibrahima Sangho,  dans une déclaration lue à cette circonstance, indique avoir constaté  durant l’an I  de la transition  des maigres avancées. Au-delà, ce consortium des organisations de la société civile dit relever des ‘’inquiétudes alarmants’’ dans la mise en œuvre des missions assignées à la transition conformément à l’article 2 de la charte. En effet, cette disposition  qui stipule que les  autorités doivent  procéder dans un délai  de 18 mois ‘’ au rétablissement et au renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, au redressement de l’Etat et à la création des conditions de base pour la refondation, à la promotion de la bonne gouvernance, à la refonte du système éducatif, à l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, au lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, administratives et électorales, à l’organisation des élections générales et l’application de l’accord d’Alger’’. Douze mois après, les réalisations restent en deçà des attentes de la population. Au contraire l’insécurité a pris de l’ascenseur avec  les attaques perpétrées par les groupes armés djihadistes contre les civils et les militaires au centre et au nord du pays, les réformes peinent à se réaliser, les violations des droits de l’homme sont devenues monnaie courantes avec les arrestations et les séquestrations arbitraires et sans aucune garantie sur la tenue des élections devant mettre fin à la transition le 22 mars 2022. Aucune disposition ne semble prise par les autorités donnant de l’espoir à la société  pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel à partir de 2022. Au contraire des organisations proches des militaires et le conseil national de la transition manœuvrent pour une éventuelle prolongation de la transition. Un meeting a été organisé la semaine dernière à la Bourse du travail pour demander une prolongation du délai. Avant cela,  au cours d’un atelier sur les réformes politiques et institutionnelles, les membres de l’organe législatif de la transition s’étaient prononcés en faveur de sa prorogation. « Le préalable est de procéder à la révision de la Charte de la transition .Cette approche aura l’avantage de résoudre le problème du délai, mais aussi de baliser le terrain en vue d’aller aux réformes annoncées »,  a confié récemment Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT.  .  « Des réformes à minima » De quoi inquiéter  la synergie, qui à travers son porte-parole, Ibrahima Sangho,  s’interroge sur la volonté manifeste des autorités pour un retour à l’ordre constitutionnel dans le délai prescrit. Malgré ce retard accusé, la synergie pense que le reste des six mois sont suffisants pour tenir les reformes à minima.  La synergie demande aux autorités de la transition de procéder  dans le plus délai ‘’ aux réformes électorales et institutionnelles,  d’axer les missions de la transition à l’organisation des élections  législatives et présidentielle, à la relecture de la loi organique des députés…’’ Elle dit s’opposer à toute initiative de prolongation du délai de la transition. « Les autorités maliennes se spécialisent de plus en plus dans le non respect  de ses propres engagements. Les autorités actuelles doivent respecter leur engagement en évitant de prolonger la transition. Toute initiative contraire expliquerait leur incompétence à diriger le pays », s’insurge Mme Adam Dicko, membre de la synergie. Cette position de la synergie est partagée par une grande partie de la classe politique proche de l’ancienne majorité présidentielle du régime. Mais ne semble pas partager par plusieurs politiques tels que l’ancien président de  l’assemblée nationale, Alioune Nouhoun Diallo, l’avocat Me Cheick Oumar Konaré, l’ancien Gardes des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, qui proposent de donner suffisamment à la transition pour réussir les réformes prévues. Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net    

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