Mali : Le centre Jimmy Carter constate un blocage dans la mise en œuvre de l’accord d'Alger
Sept ans après sa signature, le Centre Jimmy Carter constate un blocage dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger.
Ce constat a été fait par le Centre Jimmy Carter dans un rapport qu’il a rendu public hier à Bamako devant la presse. Observateur indépendant de l’accord, le Centre Carter fait état d’un blocage dans la mise en œuvre de l’accord. Le rapport souligne que depuis octobre 2021, le dialogue est de plus en plus difficile entre les différents signataires et qu’aucun progrès significatif n’a été réalisé dans sa mise en œuvre. Au même moment, relève le rapport, les processus de recrutements, de réarmement et les mouvements sur le terrain opérés en dehors du cadre de l’accord fait planer le risque d’une reprise des hostilités
Les facteurs
Pour le Centre Carter, les récriminations entre les parties signataires lors des réunions du Comité de suivi d’octobre 2021, les désaccords sur le Cadre Stratégique Permanent et la détérioration des relations entre les dirigeants du Mouvement et le gouvernement y ont contribué largement au blocage de l’accord.
Cet observateur indépendant impute également ce blocage sur la controverse relative à la « relecture de l’accord et son impact sur la situation actuelle. « L’idée de la relecture de l’accord a contribué à accroître l’incertitude autour du processus de paix et à l’absence de redynamisation du processus », souligne le Centre Jimmy Carter. En poursuivant que cette question a nourri un scepticisme autour de l’accord qui s’est développé chez beaucoup de maliens.
Toujours selon le rapport du Centre Carter, la question de la relecture de l’Accord génère les débats et les tensions qui ne sont ni utiles, ni productifs pour avancer dans la mise en œuvre.
Pour l’observateur indépendant Ntolé Sean Kazabi, les différentes parties prenantes de l’accord continuent déjà à relire de façon consensuelle en citant l’introduction du processus de Démobilisation, désarmement et réinsertion des ex-combats dans les forces armées maliennes. « Au cours des sept années de mise en œuvre, les parties ont régulièrement procédé à des adaptations consensuelles de l’accord chaque fois que c’est nécessaire, compte tenu des divergences ou des évolutions de contexte », constate le rapport.
Pour éviter ce blocage, le Centre Carter estime que les signataires de l’accord ont besoin de reconcentrer leurs efforts sur le dialogue entre eux et la concrétisation des étapes à ce que, de façon pragmatique, tous s’engagent davantage publiquement pour restaurer la confiance et de l’accord à travers le pays.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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