Mali: le chef des hamallistes, Bouyé Haïdara, demande la prolongation de la transition de 2 à 3 ans
Alors que la communauté internationale est ferme sur le respect du délai de 18 mois de la transition au Mali, le chérif Bouyé Haïdara, très influent dans le milieu religieux, se dit favorable à une prolongation de cette transition de 2 à 3 ans comme le défunt CNSP l’avait sollicité.
maliweb.net - Au Mali, plus la fin de la transition de 18 mois s’approche plus les interrogations se multiplient si les autorités actuelles vont-elles respecter les engagements signés dans la charte de la transition ? Aucun discours politique ne se prononce à l’intérieur et à l’international sans que son auteur n’insiste sur la question du respect du délai de la transition. La même inquiétude revient avec acuité dans les débats télévisés, diffusés sur les antennes des radios et dans les commentaires sur les réseaux sociaux.
C’est dans ce climat de contradiction du pour ou contre de la transition que le chef des hamallistes, Chérif Bouyé Haïdara, s’est prononcé au terme de la prière hebdomadaire du vendredi dernier en faveur de la prolongation du mandat des autorités de la transition. « Si vous voulez qu’on avance, donnons-nous du temps. Nous, maliens, devons œuvrer à ce que cette transition soit prolongée. Si nous en avons l’espoir et l’ultime conviction que les autorités actuelles de la transition peuvent mieux faire, je demande une prolongation de 2 à 3 ans de la transition », rapporte Cheick Coulibaly, responsable de la communication de la famille chérifienne de Nioro du Sahel.
Ces propos de cet influent chef religieux qui n’hésite point à donner sa position sur toutes les questions politiques vont à l’encontre de la position adoptée par l’écrasante majorité de la classe politique malienne. Celle-ci qui soupçonne déjà le premier ministre Choguel Kokala Maïga de vouloir prolonger la transition en appelant à la tenue "des assises nationales de la transition" et à la "mise en place d’un organe unique aux élections" dont elle estime que le délai imparti à la transition ne permet plus de réaliser tous ces chantiers. Aujourd’hui, avec cette sortie médiatique du Cherif Bouyé Haïdara, beaucoup de responsables politiques semblent dans un dilemme total tant ils ne peuvent contredire l’auteur de ces propos. Pour cause, en longueur de journée, les futurs candidats à la présidentielle et des chefs de partis se succèdent dans le salon du chef des hamallistes pour solliciter son soutien politique.
Par ailleurs, ces propos du Chérif de Nioro du Sahel conforte la position des femmes militaires de Kati "très politisées" dans leur tentative de vouloir obtenir une prolongation de la transition. Lors de la dernière mission de la délégation de la médiation de la CEDEAO à Bamako, elles avaient manifesté devant le camp Soundjata de Kati pour demander "une prorogation de la transition".
Mais, les adeptes de la prolongation de la transition ont moins de chance de voir leur rêve se concrétiser tant les chefs d’Etat de la CEDEAO et la communauté internationale restent intransigeants sur sa probable prorogation. D’ailleurs, les partenaires extérieurs du Mali insistent et pressent les autorités de la transition à organiser les élections présidentielles et législatives le 27 février 2022 pour rendre le pouvoir aux autorités légalement élues. Et ils ont obtenu ces garanties auprès du Président et du Premier ministre de la transition qui se sont tous engagés "à respecter les engagements prescrits dans la charte de la transition". Et le Premier ministre Choguel Kokala Maïga devrait renouveler ses "engagements" le vendredi prochain devant les membres du Conseil National de la Transition lors de la présentation des grandes lignes de sa politique pendant le reste de la transition.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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