Mali : Le CNT « se désolidarise des appels » au départ des troupes françaises
En prélude du meeting contre la présence des forces armées françaises au Mali, le Président du Conseil national de la transition le Colonel Malick Diaw a produit un communiqué dans le lequel il se désolidarise des déclarations de certaines personnes qui siègent au sein de l’organe législatif de la transition.
A l’approche de chaque date d’anniversaire de la création de l’armée malienne (20 janvier), les opposants à la présence de l’armée française au sol malien en profitent pour exiger son départ. L’appel au départ de l’armée de l’ex-puissance colonisatrice est entrain, au fil des ans, de prendre de l’ampleur et des tournures politiques au point que cette année, le président d’une institution de transition a rompu le silence.
« Le CNT a le regret de constater que, depuis quelques jours, des déclarations émanant de certains mouvements et regroupements au sein desquels militent quelques membres du CNT, tendent de décrier la présence militaire au Mali », regrette le Col Malick Diaw dans un communiqué dans lequel il indique le Mali aspire profondément à la paix et à la stabilité.
Pour lui, ces déclarations n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
En désolidarisant des ses brebis galeuses qui protestent contre la présence de l’armée française, le Président du CNT a réaffirmé le soutien et la disponibilité de son institution à toutes forces étrangères qui œuvrent inlassablement aux côtés des forces armées maliennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. De quoi insister Malick Diaw a invité ses troupes à se focaliser exclusivement sur la mission qui dévolue à l’organe législatif de la transition.
Atteinte à la liberté d’expression
Ce communiqué du Président du CNT a suscité certaines réactions qui crient à une entorse à la liberté d’expression. « Y-a-t-il du mal à défendre ses propres idéologies lorsqu’on est membres du CNT », s’interroge une internaute. Le Président du parti ADEPM, Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT, estime que ce communiqué du Colonel Malick Diaw viole le règlement intérieur et le décret de nomination de l’organe législatif de la transition et la Constitution du 25 février 1992. Selon lui, les clauses de la légitime défense qui constitue la base juridique de la présence des forces françaises au Mali autorisent les dénonciations et les protestations du peuple Malien.
Cet appel au départ des forces étrangères sur le sol Malien est porté par Adama Diarra dit Ben le Cerveau, membre du CNT et très proche de l’ex-député de Kolondiéba, Oumar Mariko, fervent opposant à la présence d’une force étrangère au Mali. Ce jeune qui se réclame de l’héritage du premier Président du Mali, Modibo Keïta, qui a demandé le départ de l’armée coloniale française puis procédé à la création de l’armée malienne 20 janvier 1961, est soutenu par plusieurs mouvements politiques dont certains proches des altermondialistes. Ils promettent de battre le pavé ce 20 janvier à la place de l’Indépendance de Bamako pour exiger le départ des troupes françaises.
Siaka DIAMOUNTENE/Maliweb.net
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